RevaTis fournira des cellules souches à Orgenesis

La biotech de Marche a conclu un partenariat prometteur avec le groupe américano-israélien

On peut être un tout petit labo de quatre personnes au beau milieu des Ardennes et ambitionner de conquérir le monde. Créée en 2013, la spin-off de l’université de Liège, spécialisée dans la médecine régénérative animale, a déjà conclu des partenariats en Inde, au Moyen-Orient et aux Etats-Unis. Elle annonce maintenant la création d’une joint-venture avec le groupe américano-israélien Orgenesis, dans le cadre cette fois non plus de médecine vétérinaire mais humaine.

RevaTis développe une technologie peu invasive de production de cellules-souches autologues. Cela ouvre d’intéressantes perspectives, en particulier pour le traitement de pathologies orthopédiques du cheval. L’entreprise mène des études cliniques en ce sens. Son procédé de production de cellules-souches est également validé pour l’être humain. Mais là, RevaTis se limite à la production de cellules pour la R&D et choisit sagement de céder la main à des sociétés possédant déjà l’expertise requise pour les études cliniques. En l’occurrence à Orgenesis. “Ce groupe va valoriser le résultat de nos recherches, explique Didier Serteyn, CEO et fondateur de RevaTis. Nous serons le producteur de cellules souches pour la joint-venture”. Pour ce faire, la capacité du laboratoire de Marche sera augmentée et, au besoin, une production supplémentaire pourrait être développée à Liège.

Orgenesis connaît bien l’écosystème wallon des biotechnologies. Ils étaient, jusqu’il y a peu, un actionnaire majeur de MaSTherCell, une entreprise de production de matériel cellulaire basée à Gosselies. Ils l’ont revendue en février dernier au groupe américain Catalent Pharma pour 315 millions de dollars. Orgenesis avait choisi de concentrer ses efforts sur le développement de sa plateforme de thérapie cellulaire “Point of Care”. Le groupe s’est implanté à Marche et à Liège pour déployer ses activités en Europe.

C’est dans ce cadre qu’est intervenu l’accord avec RevaTis pour la fourniture de cellules-souches. Grâce à cela, la biotech espère atteindre le break-even dès cette année mais, précise Didier Serteyn, “la phase de croissance réelle est plutôt prévue pour 2023”. A plus long terme, l’entreprise envisage de fournir des cellules-souches pour l’industrie pharmaceutique de demain, celle qui pourrait tester l’efficacité de nouveaux médicaments sur des “organes sur puces” plutôt que sur des animaux de laboratoire ou fabriquer des organes (avant transplantation) avec une bio-imprimante 3D. “Des sociétés américaines et coréennes sont actives dans ce créneau mais nous parlons ici de projets à dix ans”, précise Didier Serteyn.

RevaTis est bien entendu mobilisé dans la lutte contre le Covid 19 et collabore activement avec l’Université de Liège. “Nos recherches visent à vérifier sur un modèle préclinique l’efficacité ou pas de cellules-souches pour limiter les conséquences fatales de la maladie, conclut le CEO. Si les résultats devaient être concluants, nous passerions alors la main à d’autres pour des essais cliniques.”

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