Vaut-il mieux engager un étudiant ou un flexi-jobiste ?

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Une entreprise qui a besoin de travailleurs flexibles, pour renforcer ses rangs en été par exemple, peut engager des étudiants ou des personnes sous contrat flexi-job. Quels sont les avantages de l’un et de l’autre ?

Pendant les vacances d’été, les établissement horeca ou les commerces peuvent avoir besoin de renfort, de manière localisée. Faut-il dans ce cas plutôt engager un étudiant sous contrat ou une personne sous contrat flexi-job ? L’un comme l’autre ont des avantages, note Partena Professional dans une étude comparative. Voici les différences et points d’attention à garder en tête.

Type de contrat

Pour engager un étudiant, il y a quelques restrictions à garder en tête. Notamment au niveau du contrat : il n’y a pas vraiment de norme légale fixe pour définir qui est étudiant, mais en principe il s’agit d’une personne inscrite dans un établissement secondaire ou supérieur. L’âge du candidat est aussi pris en compte. Certains employeurs ne considèrent pas comme étudiants des personnes de plus de 25/26 ans (voire 30, dans certains cas).

Il faut signer un contrat étudiant avec les étudiants, de manière écrite. On bénéficie ainsi d’une protection supplémentaire, comme ces travailleurs ont encore moins d’expérience. Ce contrat est toujours à durée déterminée, pour douze mois maximum. Les trois premiers jours comptent comme période d’essai.

Pour les flexi-jobs, le recours doit être autorisé par secteur. Est considéré comme flexi-travailleur quelqu’un qui exerce une activité principale (et a au moins un 4/5e) chez autre employeur, ou est pensionné. Il faut deux contrats : un contrat cadre et un contrat de travail. Ces contrats peuvent être établis oralement ou par écrit. Ces types de contrats ont aussi plus de liberté quant aux horaires à temps partiel variable.

Salaire et fiscalité

Là où ça devient intéressant, c’est au niveau de la fiscalité.

Etudiants

  • “En principe, l’étudiant a droit au même salaire que les autres travailleurs salariés de l’entreprise qui exercent la même fonction”, note Partena.
  • Mais on peut ajouter qu’il y a des salaires minimaux plus bas pour les étudiants de moins de 21 ans. A savoir :
    • 8,42 euros de l’heure pour les jeunes de 16 ans et moins
    • 9,18 euros pour les 17 ans
    • 9,93 à 18 ans
    • 10,69 à 19 ans
    • 11,31 à 20 ans
    • et 12,57 à 21 et plus.
  • Les cotisations (dites de solidarité) sont très basses. L’employeur ne doit payer que 5,42% en plus. L’étudiant de son côté ne voit que 2,71% de son salaire brut partir, et n’il y a pas de précompte professionnel.
  • Mais attention : les étudiants ne peuvent travailler que 600 heures par an sous ce régime-là, sinon ils doivent payer des cotisations normales, tout comme l’employeur.

Flexi-job

  • “Un flexi-job a droit à un salaire de base au moins égal au salaire horaire brut barémique prévu pour la fonction qu’exerce le flexi-travailleur”, explqiue Partena. “Exception : la commission paritaire 302 (Horeca) prévoit un salaire spécifique de 11,41 euros.”
  • Il y a un salaire maximal pour les flexi-jobs : avec primes, indemnités et avantages il ne peut pas dépasser les 150% du salaire de base.
  • Pas de congés payés pour les flexi-travailleurs, mais bien un… flexi-pécule de vacances (auquel les étudiants n’ont pas droit). Il s’élève à 7,67 % du flexi-salaire octroyé.
  • Sur le plan fiscal, les flexi-jobs sont plus chers que les étudiants : la cotisation patronale est de 28%. Mais pour les bénéficiaires des emplois flexibles, le salaire est quasi net dans la poche. Tant qu’ils ne gagnent pas plus de 12.000 euros par an pour les non pensionnés, il n’y a pas de cotisations sociales ni de précompte professionnel à retenir.

Durée du travail et fin du contrat

Il y a également des différences au niveau de la durée du travail.

  • Pour les étudiants, il n’y a pas de durée hebdomadaire minimale, mais pour les flexi-jobs oui. Un flexi-jobeur ne peut pas travailler à temps plein, mais un étudiant oui (juste en été, normalement).
  • Ce minimum correspond normalement à un tiers de la durée des travailleurs à temps plein. S’ils travaillent pendant 40 heures, le flexi-jobiste ne peut donc pas travailler moins que 13 heures environ.

Autre flexibilité prévue dans les deux contrats : le licenciement. “La réglementation prévoit la possibilité de mettre fin de manière anticipée au contrat d’étudiant moyennant la signification d’un délai de préavis réduit en fonction de la durée du contrat. En cas de résiliation anticipée d’un contrat flexi-job, aucun délai de préavis réduit spécifique ne s’applique”, explique Partena.

Le plus avantageux ?

“Les deux statuts présentent des avantages et des inconvénients. En d’autres termes, le statut le plus avantageux dépend de la situation et des besoins spécifiques de l’employeur”, conclut Partena. En termes de cotisations, le contrat étudiant est par exemple moins cher (tant qu’il ne dépasse pas les 600 heures, ou 75 jours de huit heures, par an). Dans tous les cas, les deux cas ont des restrictions qu’il faut garder en tête.

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