Un tiers des dossiers ouverts pour racisme chez Unia concerne le marché du travail
Près d’un tiers des dossiers ouverts pour racisme l’an dernier chez Unia portent sur le marché de l’emploi. Le centre interfédéral de lutte contre le racisme plaide pour un renforcement de l’inspection du travail et l’instauration d’une politique obligatoire de prévention des discriminations au travail.
Unia a ouvert en 2023 670 dossiers en lien avec les critères dits raciaux. Environ 200 de ces dossiers concernaient la sphère professionnelle. Un quart a été ouvert dans le domaine “vie en société” et 15% dans le domaine des biens et services (logement, transport, commerce).
Concernant l’emploi, une petite centaine de dossiers mettaient en évidence des problèmes liés aux relations de travail (avec des collègues, des clients, la hiérarchie), avec bien souvent du harcèlement à la clé.
Unia constate que les candidats ignorent parfois eux-mêmes qu’ils sont discriminés. Le Centre estime donc qu’il faut recourir à des statistiques poussées (datamining) et aux algorithmes afin de traquer dans les bases de données les comportements pouvant correspondre à des pratiques discriminatoires dans les entreprises. “Sur la base des informations récoltées, les services d’inspection compétents pourront effectuer des contrôles ciblés de leur propre initiative dans un secteur pour lequel il y a une présomption de discrimination”, explique Patrick Charlier, directeur d’Unia.
L’organisme demande par ailleurs de contraindre les entreprises à mettre en place une politique de prévention des discriminations au travail, à l’instar de ce qui existe pour le bien-être au travail. Chaque société pourrait ainsi identifier les risques de discrimination en son sein.
“Dans ce cadre, il convient notamment de prévoir une procédure de signalement interne permettant à l’employeur de réagir rapidement et de manière appropriée en cas de situation à risque”, ajoute Unia.
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