Un employé sur quatre ne signale pas le harcèlement sexuel

Un cas de harcèlement sexuel, image d'illustration. © Getty Images

De nombreux travailleurs ne signaleraient pas aux ressources humaines s’ils avaient été victimes ou témoins de harcèlement sexuel, montre une étude de Zety. Quels sont les comportements les plus signalés, et quelle est la relation avec les RH ?

La vague MeToo a permis à des victimes de prendre le courage de dénoncer des agresseurs sexuels. Mais il n’est pas toujours simple de témoigner d’un cas de harcèlement sexuel sur le lieu de travail, montre un nouveau sondage du site de carrière Zety.

Bien plus d’un tiers des employés (38%) ne signaleraient ainsi pas au département des ressources humaines s’ils avaient été victimes de harcèlement sexuel (62% le feraient, donc). Ce pourcentage varie grandement selon le genre de la victime : pour les femmes, c’est 44%. Pour les hommes, le pourcentage descend à 32%.

Dans le cas des témoins, les non-signalements sont encore plus élevés : 42% des employés préfèrent ne pas faire de signalement (contre 58% qui le feraient). Mais pour le ratio par genre, c’est l’inverse : les femmes (40% ne témoigneraient pas) sont plus enclines à signaler qu’elles ont assisté à un cas de harcèlement sexuel que les hommes (45%).

“Ces hésitations peuvent découler de divers facteurs, notamment la peur des représailles, le manque de confiance dans l’efficacité des mécanismes de signalement ou des préoccupations concernant la préservation de sa réputation. Comprendre et surmonter ces obstacles est essentiel pour créer des lieux de travail où chacun et chacune se sent capable de dénoncer les comportements inappropriés”, peut-on lire.

Autres signalements

Les employés se sont aussi exprimés sur d’autres éléments qu’ils signaleraient, ou pas, à l’entreprise.

  • 65% le signaleraient si des collègues volent du matériel.
  • 62% si des collègues évitent le travail.
  • 62% si des collègues menacent les autres ou sont violents.
  • 62% s’ils ont observé du vandalisme.
  • 61% s’ils ont observé de la fraude.
  • 60% des tenues inappropriées.
  • 60% si des collègues s’occupent (régulièrement) de problèmes personnels lors de leurs heures de travail.
  • 58% si des collègues sont sous influence d’alcool ou de drogues
  • 57% s’ils ont été témoins de discrimination.
  • 54% si leurs collègues entretiennent une relation intime.

Pour ce qui est plus organisationnel, 65% des employés signaleraient s’ils ont des “défis interpersonnels” avec des managers et 58% si c’est avec un collègue. La vie personnelle pourrait affecter les performances au travail ; là, 64% signaleraient le décès d’un proche, 58% des soucis mentaux et 54% un divorce.

Confiance dans les RH

Les RH sont le principal point de contact des travailleurs qui ont besoin de soutien dans le cadre de leur emploi. 48% des travailleurs se tournent vers ce département, tandis que 26% se tournent respectivement vers un supérieur ou un collègue, respectivement.

Même si les employés n’osent pas dénoncer tel ou tel comportement – et c’est peut-être paradoxal – la grande majorité (87%) se sent soutenue par les ressources humaines. 85% des travailleurs indiquent leur faire confiance. 48% d’entre eux indiquent avoir eu des expériences positives avec les RH. Seuls 13% n’ont eu que de mauvaises expériences (contre 14% qui ont eu des expériences positives et négatives et 25% qui ont eu des expériences neutres).

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