Salaire : les entreprises vont-elles bientôt tenir compte des prestations et des compétences plutôt que de l’ancienneté ?
Les employeurs belges souhaiteraient à l’avenir tenir davantage compte des prestations et des compétences de leur personnel pour déterminer le salaire, plutôt que de faire évoluer la rémunération en fonction de l’ancienneté. Ce qui ne dérangerait pas les travailleurs… qui trouvent en fait d’autres critères beaucoup plus importants pour évaluer leur salaire. Quelle est leur note de satisfaction quant à leur paye ?
Comment les entreprises définissent-elles les salaires ? D’après une enquête menée par le spécialiste en ressources humaines Acerta Consult auprès de 500 entreprises, les dirigeants d’entreprises aspirent à s’éloigner des barèmes pour déterminer la rémunération de leur personnel. C’est aujourd’hui surtout l’ancienneté qui est prise en compte, dans 78% des entreprises belges. A Bruxelles (88%) et en Wallonie (82%) cette politique est encore plus ancrée.
Mais les entreprises veulent donc chambouler ce système et définir les salaires par d’autres critères, à l’avenir. 40% des entreprises veulent se baser sur les prestations des travailleurs. 34% d’entre elles songent à orienter la rémunération sur les aptitudes et les compétences. Un quart (24%) des entreprises veut aussi se baser sur les “initiatives du travailleur pour accroître son employabilité“. Seuls 26% d’entre eux (plusieurs réponses possibles) souhaiterait continuer à s’appuyer sur le principe de l’ancienneté. Le choix “un mélange de tous ces éléments” est coché par 25% des entreprises. Ce qui montre bien que l’ancienneté n’est plus le critère le plus populaire, mais qu’il a encore son mot à dire.
Salaire : préoccupations et satisfaction
Voilà pour ce qui en est des salaires, du côté des employeurs. Mais qu’en est-il du côté des travailleurs ? Ils ne sont pas contre une telle réforme, montre l’étude. Mais le fait de savoir si leur salaire est basé sur leurs prestations plutôt que sur leur âge n’est pas ce qui les intéresse le plus.
“Les travailleurs de notre pays aimeraient être certains que le même salaire soit versé tous les mois sur leur compte bancaire. Selon notre enquête, il s’agit de leur principale préoccupation. Tant que la politique de rémunération offre cette perspective, les collaborateurs se disent ouverts à d’autres solutions. En outre, la transparence et l’équité semblent également être deux éléments essentiels pour composer un package salarial attrayant”, explique Laura Couchard, experte en rémunération chez Acerta Consult, dans l’étude. Transparence qui va d’ailleurs devenir obligatoire, après le vote d’une directive européenne il y a plus d’un an.
La stabilité du salaire est donc un élément très important pour les travailleurs. Tout comme le fait de savoir “comment cette rémunération évoluera au cours des cinq à dix prochaines années“. Ils prennent également en compte d’autres critères pour juger leur salaire : le fait qu’il corresponde à celui de fonctions comparables dans d’autres entreprises, les avantages extra-légaux, le fait de pouvoir faire des choix sur l’enveloppe salariale et les avantages durables (comme un plan mobilité). Là, Acerta suggère que les packages salariaux sont très souvent basés des critères d’argent. Les entreprises peuvent également inclure d’autres avantages extralégaux, comme “des assurances, des formations et des possibilités de faire du sport ou de dîner dans la cantine de l’entreprise.”
Sur base de tous ces critères, les travailleurs sont-ils satisfaits de leur salaire ? La note générale est de sept sur dix. Les travailleurs et les employeurs se rejoignent d’ailleurs sur ce point : ces derniers estiment que la satisfaction moyenne est de 7,2/10.
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