Pourquoi les jeunes de la génération Z se font virer après quelques jours ?
La génération Z fait une entrée fracassante dans le monde du travail. Selon une enquête récente d’Intelligent.com, six employeurs sur dix ont déjà licencié des employés de cette génération, souvent peu après leur embauche.
La déception est telle qu’un employeur sur sept envisage de ne plus en recruter du tout l’année prochaine ces jeunes nés autour de l’an 2000, selon cette enquête réalisée auprès de près de 966 chefs d’entreprise. L’enquête révèle également que 75 % des entreprises estiment qu’une partie ou la totalité de leurs jeunes diplômés universitaires n’apportent pas satisfaction. Les principales raisons invoquées sont le manque de motivation, d’initiative, de professionnalisme et d’organisation. À cela s’ajoutent des retards, des tenues vestimentaires inappropriées et un langage inadapté. Il s’agit là bien entendu d’un parti pris générationnel stéréotypé. Sauf que, cette fois, le choc générationnel semble plus profond.
Le droit d’avoir ce que l’on souhaite
Ce phénomène croissant montre que les jeunes nés entre 1995 et 2010 rejettent les environnements qu’ils jugent toxiques ou obsolètes. Contrairement aux générations précédentes, la génération Z ne tolère pas les conditions de travail perçues comme oppressantes. Encore plus que les millennaux, elle se distingue par un sentiment de « droit » à obtenir ce qu’elle désire. Ces jeunes cherchent un équilibre entre vie privée et professionnelle, dans lequel leurs idées sont prises en compte et où ils peuvent exprimer leur authenticité. Cette approche, centrée sur le bien-être et la reconnaissance, entre souvent en conflit avec les normes traditionnelles des entreprises. Ils se braquent sous couvert d’«entitlement», soit l’impression permanente d’être dans son (bon) droit. Une intransigeance qui peut vite être pénalisante.
Une vision différente de travail
Ce choc générationnel découle surtout d’une vision différente du travail. La génération Z souhaite effacer les frontières entre vie professionnelle et personnelle, et considère le travail comme un espace d’épanouissement personnel. Elle valorise des environnements respectueux et attend des managers qu’ils les soutiennent dans leur développement, plutôt que de leur imposer une autorité stricte. Il s’agit d’une autorité choisie, plutôt qu’imposée, avec une faible tolérance aux retours négatifs ou aux contraintes. Cela contraste fortement avec les générations précédentes. Elles voyaient le travail comme un simple échange de services contre un salaire, sans attendre nécessairement de développement personnel. Comme l’explique @justwaynecreative sur TikTok, un professionnel travaillant avec de jeunes diplômés : «les autres générations ont intégré que le travail n’est pas l’endroit pour être la meilleure version de soi-même. »
Un décalage source de tension
Ce décalage provoque des tensions. Certains estiment que la génération Z n’est qu’un troupeau de divas qui doit s’adapter aux exigences des entreprises, tandis que d’autres soutiennent leur refus d’accepter des conditions de travail qu’ils jugent abusives. Mais qu’elles le veuillent ou non, les entreprises devront ajuster leurs méthodes, car cette génération représentera un tiers des actifs mondiaux d’ici 2030. Ayant grandi à l’ère du numérique et de l’information instantanée, la génération Z connaît aussi ses options. Elle sait que dans un marché du travail marqué par une pénurie de main-d’œuvre, elle dispose d’un réel pouvoir de négociation. Et tant pis si cela sous-entend se faire virer de quelques emplois avant de décrocher le Graal.
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