Plus d’un travailleur sur 10 ressent de la pression pour rester joignable après ses heures

Douze pour cent des travailleurs ressentent une pression pour demeurer joignables en dehors des heures de travail ou pendant les vacances, selon une enquête réalisée par Idewe, le service externe pour la prévention et la protection au travail. Depuis l’entrée en vigueur en 2023 de la loi sur la déconnexion, la pression pour rester joignable semble cependant diminuer.

Idewe a interrogé 126.956 travailleurs entre 2020 et 2023 sur la pression pour demeurer joignable en dehors des heures de travail. Cette pression est définie dans l’enquête comme “mon supérieur hiérarchique direct attend de moi que je réponde pendant mon temps libre à des messages liés au travail”.

Si, en 2020, 14% des sondés disaient ressentir une pression liée à la joignabilité, ce pourcentage a baissé à 12,3% en 2023. “La législation semble donc déjà avoir amorcé un changement. Les premières statistiques pour 2024 confirment cette tendance, mais il s’agit encore de données provisoires”, souligne Rosanne Volckaert, conseillère en prévention aspects psychosociaux chez Idewe citée dans un communiqué.

Selon l’enquête, les travailleurs qui éprouvent des difficultés à déconnecter en dehors du travail en raison de la pression liée à la joignabilité sont moins satisfaits au travail (73% des travailleurs soumis à cette pression sont satisfaits contre 82% des travailleurs sans pression), ont moins l’intention de rester (63% contre 70%) et ressentent plus de stress (40% contre 26%) et d’épuisement (44% contre 30%). Ces travailleurs sont donc plus exposés au risque de burn-out (26% contre 15%) et d’absentéisme en raison de problèmes psychosociaux liés au travail (19% contre 10%).

Supérieurs hiérarchiques

Idewe a également cherché à savoir si certains rôles ou certaines fonctions se sentent plus souvent obligés de rester joignables. Cela semble être particulièrement le cas des supérieurs hiérarchiques, et surtout de leurs propres supérieurs: 22,9% d’entre eux ressentent cette pression, contre 15% des supérieurs hiérarchiques du personnel exécutant et 14% des collaborateurs.

“S’il y a une conclusion que nous pouvons tirer de cette étude, c’est qu’en tant qu’employeur, vous n’avez absolument aucun intérêt à mettre la pression à vos travailleurs pour qu’ils restent joignables”, résume pour sa part Lode Godderis, CEO d’Idewe et professeur de médecine du travail à la KU Leuven.

Idewe formule enfin une série de conseils pour que les collègues s’aident mutuellement à déconnecter pendant leurs congés: déterminer à l’avance les raisons et la manière de contacter un collègue si cela s’avère nécessaire; définir ce qui est urgent; communiquer ses règles en externe; établir des accords sur les moyens de communication; et, enfin, donner l’exemple.

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