Vie amoureuse, santé mentale, loisirs… La majorité des travailleurs est prête à tout sacrifier pour sa carrière
La grande majorité des travailleurs est prête à tout sacrifier au profit de leur carrière. Temps libre, loisirs, santé mentale, relation amoureuse… De quoi relativiser les promesses d’un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle de la semaine de quatre jours.
Quel équilibre entre le travail et la vie privée ? Le sujet revient actuellement sur le devant de la scène avec le premier anniversaire de la semaine de quatre jours et les premiers enseignements qui peuvent en être tirés. Et ces derniers ne semblent pas vraiment positifs.
Dans ce débat, une nouvelle étude de Zety, site de conseils en recherche d’emploi, pourrait apporter de nouvelles clés de réponse. Elle se penche sur deux catégories de travailleurs, les “A players” et les “B players”, et entre autres sur leur sens du sacrifice pour le travail.
Quelles différences ?
D’abord, quelle est la différence entre les premiers et les seconds ? En bref :
- “Les A players sont les stars du boulot. Ce sont des employés qui privilégient leur travail à leur vie personnelle parce qu’ils en veulent toujours plus. Les A players prennent des risques, ont beaucoup de potentiel, et les employeurs adorent trouver des profils comme les leurs. Mais ce sont aussi les employés les plus susceptibles de quitter leur emploi pour une meilleure opportunité de travail.”
- “Les B players sont des employés compétents et fiables. Ils valorisent l’équilibre vie privée – vie professionnelle tout en fournissant un travail stable et de qualité. Ils ne requièrent pas beaucoup d’attention et font simplement leur boulot. Ils ont aussi tendance à rester dans la même boîte pour plus longtemps.”
43% des travailleurs se considèrent comme des joueurs A, 51% plutôt comme des joueurs B. Quelques différences entre les deux : les premiers sont surtout des entrepreneurs (54% d’entre eux se considèrent comme des A players), les travailleurs actifs depuis au moins 11 ans, tout comme des travailleurs d’entreprises employant de 201 à 500 personnes. “À l’inverse, les participants ayant un revenu annuel moindre, les personnes de droite (57 %), les titulaires d’un master ou d’un doctorat (55 %) et les ouvriers (54 %) sont ceux qui ont le plus tendance à se classer dans la catégorie des joueurs B”, note Zety.
“Il faut savoir faire des sacrifices”
Il y a de nombreuses autres différences entre les deux catégories de travailleurs. Mais en ce qui concerne l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle tout comme la santé mentale, les A players et B players sont quasi unanimes.
83% des travailleurs sont d’accord qu’il faut faire des sacrifices personnels afin de réussi professionnellement. 5% seulement ne sont pas d’accord avec cette assertion, le reste des répondants n’ayant pas d’opinion.
Ainsi, jusqu’où sont-ils prêts à aller pour leur carrière ? Là, les réponses peuvent étonner. L’immense majorité des répondants est prête à tout abandonner. 78% d’entre eux sacrifieraient leur temps libre, 79% leurs loisirs, 77% leurs valeurs personnelles, 77% leur santé mentale et 75% leur relation amoureuse ou leur mariage.
Un sacrifice qui en vaut sans doute la peine, car 70% d’entre eux se disent satisfaits ou très satisfaits de leur équilibre vie privée / vie professionnelle. 6% seulement indiquent être (très) insatisfaits. 24% ont un avis neutre sur la question. Zety cite ici également une étude de Statista publiée en 2021, selon laquelle 51% des employés estiment que cet équilibre est important. 67% des répondants de l’étude de Zety se disent également satisfaits au travail en général, contre 8% d’insatisfaits.
La famille avant tout
Plus loin, un autre élément vient cependant un peu relativiser ce sens du sacrifice “total”. À la question “Quelle serait votre priorité si vous deviez choisir une de ces options ?”, 67% des répondants indiquent la famille, contre la carrière pour 33% des travailleurs.
Mais toujours est-il que la plupart des travailleurs sont donc prêts à prendre sur elle ou sur son temps libre, et donc son équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, pour avancer dans sa carrière. Un signe de plus que la semaine de cinq jours condensée en quatre jours, précisément vendue comme un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, aura du mal à trouver des adeptes ?
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