L’IA fait son trou dans les entreprises en Belgique
Selon une enquête menée par le bureau de recrutement Robert Half, un employé belge sur trois déclare utiliser quasi quotidiennement l’intelligence artificielle sur son lieu de travail.
L’intelligence artificielle ne cesse de monter en puissance et les entreprises belges n’échappent pas à la tendance. Spécialiste en ressources humaines, le cabinet de recrutement Robert Half a mené, cet été, une vaste enquête auprès de 1.500 acteurs du monde de travail (500 employeurs et 1.000 employés) dans des entreprises issues de secteurs aussi divers que la finance, l’administration, la comptabilité, l’informatique, les RH ou le domaine juridique. L’échantillon a été équitablement réparti entre des PME et des grandes entreprises de plus de 250 travailleurs, dans les secteurs public et privé des trois régions de Belgique.
Le premier enseignement de cette étude dédiée à l’IA en entreprise montre qu’un nombre grandissant d’employeurs encourage désormais son utilisation. Ils sont en effet près de 40% à souligner l’atout que représente cette nouvelle technologies pour améliorer la productivité, et c’est particulièrement le cas des grandes entreprises où 52 % utilisent l’IA, contre seulement 24 % chez les PME.
Ce n’est qu’un début
« Les entreprises sont clairement dans une phase de découverte de l’IA et explorent pleinement les possibilités qu’elle offre, commente Joël Poilvache, directeur régional chez Robert Half. Ce n’est encore que le début. Encourager les employés à s’approprier cette nouvelle technologie est déjà un premier pas. En effet, l’utilisation de l’IA peut permettre de libérer de l’espace à une approche plus créative du travail ou d’améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. »
Du côté des travailleurs interrogés, le mouvement est clairement en marche puisque, aujourd’hui, un employé belge sur trois déclare utiliser quasi quotidiennement l’IA générative au bureau comme, par exemple, ChatGPT. En revanche, deux répondants sur cinq avouent ne l’utiliser que rarement, voire jamais. Il semble toutefois que la fréquence d’utilisation de l’IA dépende de l’âge des utilisateurs : 39 % de la génération Z (nés après l’an 2000) affirment y recourir quasiment tous les jours, contre 30 % pour la génération Y dite des « millenials » (nés entre 1980 et 2000) et 28 % au sein de la génération X (nés entre 1965 et 1980). Chez les baby-boomers (nés avant 1965), seules 17% des personnes sondées confient utiliser l’IA sur le lieu de travail, mais quelles que soient les générations concernées, l’écart entre les hommes et les femmes est, quant à lui, très faible : 31 % des hommes et 26 % des femmes indiquent s’appuyer sur l’IA générative chaque jour.
Former et éduquer
Pour déployer l’IA au cœur des entreprises, il est donc important d’offrir une formation adéquate aux collaborateurs et l’étude de Robert Half est plutôt rassurante à ce sujet : seulement 5 % des entreprises belges consultées ne proposent aucune formation sur l’IA aujourd’hui. En revanche, pour la grande majorité d’entre elles, les employés peuvent généralement choisir parmi différents types d’encadrement qui vont des formations internes (48 %) au mentorat (40 %), en passant par des programmes d’auto-apprentissage (38 %). Étonnamment, seul un quart des entreprises font toutefois appel à des parties externes pour dispenser des formations en IA dans leurs bureaux.
« Il est important que les employeurs, comme les employés, réfléchissent aux enjeux de sécurité et aux questions éthiques que l’IA peut soulever, conclut Joël Poilvache du cabinet Robert Half. Le chargement de données critiques pour l’entreprise dans un chatbot d’IA, par exemple, peut provoquer des fuites de données et poser ainsi un problème de cybersécurité. Une politique claire en la matière est donc d’une importance capitale. La directive sur l’IA récemment adoptée par l’UE jouera certainement un rôle de catalyseur à cet égard. »
Intelligence artificielle
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