Les entreprises belges, mauvaises élèves dans le suivi de l’absentéisme

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Malgré un nombre record de malades de longue durée, plus de quatre entreprises sur dix n’ont aucune visibilité en ce qui concerne les chiffres de l’absentéisme. Cette absence de suivi a un impact sur la gestion efficace des malades de courte ou de plus longue durée.

En 2024, près de la moitié des entreprises belges (43%) ne suivent pas les chiffres de l’absentéisme, c’est presque deux fois plus qu’en 2021 où ce chiffre était de 24 %. Cette tendance est plus marquée dans les petites entreprises, où 50 % ne suivent pas ces chiffres.

Un tiers des entreprises ne voient pas l’intérêt de suivre l’absentéisme, et 15 % estiment que cela demanderait trop de travail. Malgré cela, la moitié des chefs d’entreprise reconnaissent que les absences pour maladie perturbent leur organisation. 

L’absence de suivi empêche une gestion efficace de l’absentéisme, ce qui impacte la planification, la production et le bien-être des employés. Un absentéisme de courte durée pourrait aussi être le signal de problèmes de santé à long terme. 

1500 euros par personne par an  

Le dernier rapport de SD Worx sur l’absentéisme pour maladie montre que le coût moyen pour les travailleurs malades a augmenté d’environ 30 % ces dernières années, pour atteindre un peu plus de 1 500 euros par personne et par an. Et cela ne concerne que les absences de courte durée (moins d’un mois). Plus surprenant encore : plus de 70% des chefs d’entreprise ignorent totalement ce que l’absentéisme coûte à leur entreprise.  

Réintégration des travailleurs

Le gouvernement exerce une pression croissante pour prévenir l’absentéisme de longue durée et favoriser la réintégration des malades de longue durée, ce qui rend crucial pour les entreprises de prendre des mesures proactives. Une enquête menée par le prestataire de services de ressources humaines Acerta auprès de 2.700 travailleurs et 500 dirigeants d’entreprise rapporte ainsi qu’environ six entreprises belges sur dix (62%) ont procédé en 2023 à la réintégration de travailleurs en maladie de longue durée. Dans la moitié d’entre elles, les travailleurs ont repris la même fonction, tandis que dans un cas sur cinq (18%), un nouveau poste leur a été attribué dans l’entreprise.

Le travail peut apporter du sens dans le processus de rétablissement. La reprise progressive du travail peut être plus intéressante, tant pour le travailleur que pour l’employeur, qu’attendre qu’une personne soit totalement rétablie pour reprendre le travail à 100 %”, explique le directeur d’Acerta Consult, Benoît Caufriez.  

Près de 40% des travailleurs confrontés à une maladie de longue durée  

Les résultats de l’enquête démontrent que 39,2% des travailleurs ont déjà été confrontés à une période de maladie longue durée au cours de leur carrière. Pour 30,6% d’entre eux, il s’agissait de moins de trois mois, tandis que la moitié de ces travailleurs ont été malades entre trois mois et un an et 18,4% l’ont été pendant plus d’un an.  

Un peu plus de 60% de ces travailleurs ont ensuite repris le travail à la même fonction dans la même organisation et les autres travailleurs ont changé de fonction et/ou d’employeur après leur absence. Acerta note par ailleurs que 53,2 % des travailleurs en maladie de longue durée déclarent préférer rester en contact avec leur employeur dès le début de leur maladie. 

*Etude menée par Mensura et réalisée par Indiville en mai 2024 auprès de 1 355 travailleurs et 571 employeurs, représentative de la population belge. 

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