Le taux d’emploi des réfugiés ukrainiens meilleur en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles
Au cours des trois premiers trimestres de 2022, près de 30.000 réfugiés ukrainiens (29.859) sont arrivés en Belgique. Parmi eux, 5.177 ont trouvé du travail, soit 17%, ressort-il de données de l’office statistique Statbel et de la banque carrefour de la Sécurité sociale (BCSS) communiquées à l’agence Belga. Si l’on se concentre sur le niveau d’emploi par région, des disparités existent.
Ainsi, 2.407 réfugiés ukrainiens sur les 6.615 inscrits auprès du VDAB, l’office flamand de l’Emploi, ont trouvé du travail, ce qui représente 36% d’entre eux.
En Wallonie, 2.248 Ukrainiens étaient inscrits au Forem début février 2023, parmi lesquels 378 ont trouvé un job, soit 16%, indique à Belga un porte-parole de l’agence wallonne de l’emploi.
À Bruxelles, 2.601 personnes de nationalité ukrainienne se sont inscrites auprès d’Actiris depuis le mois de mars 2022 et 13,8% ont trouvé un emploi, notamment dans l’intérim, l’horeca et le commerce de gros et de détail. L’office de l’emploi bruxellois indique que ce chiffre est en constante augmentation.
Bruxelles est “la ville de la gentillesse et des polyglottes”
Comme des milliers de ses compatriotes, Tatiana a fui la guerre déclenchée le 24 février dernier par la Russie. Arrivée fin août en Belgique, elle a depuis trouvé du travail et ne souhaite pas retourner en Ukraine. Sa chance ? Elle parle très bien le français, ce qui lui a permis de travailler en tant qu’interprète, à Bruxelles.
“Au tout début, j’appréhendais parce que je ne connaissais pas bien la ville, ni le fonctionnement des structures pour lesquelles je devrais traduire. Mais c’est le premier pas qui a été le plus difficile. J’ai rencontré beaucoup de gens aimables, qui m’ont soutenue. J’adore Bruxelles, sa multiculturalité. Et j’aime dire que c’est la ville de la gentillesse et des polyglottes”, explique-t-elle.
Si elle travaille pour le SéTIS, le service d’interprétariat en milieu social, elle a également collaboré avec la délégation des psychiatres ukrainiens à Bruxelles, pour le compte du centre de prise en charge des violences sexuelles (CPVS) au CHU Saint-Pierre. “C’était la traduction la plus difficile que j’ai jamais dû faire, surtout moralement”, se confie-t-elle. “Il y a beaucoup de femmes ukrainiennes victimes de violences sexuelles dans les territoires occupés par les Russes.”
Après plusieurs mois passés loin du champ de bataille, en compagnie de plusieurs membres de sa famille, Tatiana continue à aider son pays comme elle peut “en envoyant de l’argent et des colis”. Cette guerre l’attriste toujours autant, mais elle ne voit plus son avenir et celui de ses enfants en Ukraine. “J’adore mon travail ici, mes collègues. Je me sens utile. C’est une vraie période d’épanouissement et de prospérité pour moi”, déclare-t-elle.
Alors que sa soeur, médecin, ne peut quitter le pays, elle attend la fin de la guerre avec impatience et “prie Dieu que la guerre finisse le plus vite possible”.