La moitié des PME belges sont confrontées à des attentes salariales irréalistes
Selon une enquête menée en juin 2024 auprès de 670 chefs d’entreprise et responsables RH de PME en Belgique, la moitié des PME belges se heurtent à des attentes salariales irréalistes de la part des candidats à l’emploi.
Cette situation est observée dans les trois régions du pays : Bruxelles, la Flandre et la Wallonie. Ce phénomène concerne particulièrement les candidats peu expérimentés, qu’ils soient ouvriers ou jeunes diplômés.
Disparités régionales : Namur et Liège en tête
Les différences régionales sont relativement faibles, avec 50 % des PME bruxelloises, 51 % des entreprises flamandes et 54 % des PME wallonnes confrontées à ce problème. Cependant, les écarts deviennent plus prononcés au niveau provincial. Namur et la Flandre-Orientale se distinguent avec respectivement 66 % et 62 % des PME touchées. En Wallonie, Namur et Liège enregistrent des pourcentages élevés (66 % et 61 %), tandis que la Province de Luxembourg (15 %) et le Brabant wallon (42 %) semblent moins affectés.
Impact du secteur et de la taille de l’entreprise
Les attentes salariales irréalistes sont également influencées par le secteur d’activité et la taille des entreprises. Les PME du secteur industriel et de la construction sont légèrement plus touchées (56 %) que celles du secteur des services (51 %). De plus, les grandes PME (100 à 250 travailleurs) sont particulièrement concernées, avec 75 % d’entre elles rencontrant ce problème, contre 45 % pour les plus petites entreprises de moins de cinq salariés.
Candidats inexpérimentés et attentes salariales excessives
Alexia van Zuylen, consultante PME chez SD Worx, explique : « Une PME sur trois déclare faire face à des attentes salariales excessives, que ce soit chez les jeunes diplômés, les moins expérimentés ou même les profils plus expérimentés. » Les candidats ayant une grande expérience professionnelle semblent cependant avoir des attentes plus en phase avec le marché. Les raisons de ces attentes irrationnelles peuvent varier, allant d’une mauvaise connaissance des packages salariaux du marché à une stratégie personnelle.
Les Collaborateurs Actuels : Un Quart des PME Toujours Concernées
L’étude révèle également que 26 % des PME belges jugent que les attentes salariales de leurs collaborateurs actuels sont également déconnectées de la réalité du marché. Ce problème est moins prononcé qu’avec les candidats à l’emploi, mais reste préoccupant. La Flandre affiche le plus faible écart entre les attentes et la réalité, avec 21 % des PME concernées, contre 27 % à Bruxelles et 34 % en Wallonie.
Variations régionales chez les collaborateurs
Les provinces montrent des disparités : dans le Luxembourg (15 %) et le Brabant flamand (18 %), les attentes des collaborateurs sont en phase avec les politiques salariales des PME. En revanche, dans le Hainaut et à Namur, plus d’un tiers des PME estiment que leurs employés ont des attentes salariales irréalistes. Le Limbourg se distingue également, avec 27 % des PME concernées.
L’influence de la taille des entreprises
Comme pour les candidats, la taille de l’entreprise joue un rôle déterminant. Parmi les plus petites PME (moins de 5 salariés), 18 % sont confrontées à ce problème, tandis que dans les entreprises de taille moyenne (plus de 5 travailleurs), ce pourcentage double, atteignant 36 %. Dans l’industrie et la construction, une PME sur trois (30 %) est touchée, contre un quart dans les services (25 %).
La Nécessité d’une Politique Salariale Transparente
Face à ces défis, Alexia van Zuylen souligne l’importance d’une politique salariale transparente : « Une politique structurée, basée sur des données de référence du marché, permet aux employeurs d’attirer de nouveaux talents et de fidéliser les collaborateurs existants. » En effet, une approche transparente et objective en matière de rémunération permet de mieux aligner les attentes des candidats et des travailleurs avec la réalité salariale.
En route vers la directive européenne sur la transparence salariale
La directive européenne sur la transparence salariale, qui devra être mise en œuvre en Belgique d’ici 2026, vise à garantir une rémunération équitable et non discriminatoire pour un travail égal. Les entreprises devront alors informer leurs travailleurs et candidats de leur politique salariale, contribuant ainsi à une meilleure adéquation entre les attentes et les offres salariales.
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