La grande majorité des travailleurs belges seraient en burnout (étude)

© istock

Le travailleur belge serait-il à bout? Sur les rotules, pressé comme un citron, usé avant l’âge de la retraite? Bref en un mot comme en cent: en burnout. Une nouvelle étude fait état de chiffres édifiants.

Si le mal de dos était le mal du siècle passé, il semblerait bien que le burnout soit celui de cette décennie. Une récente étude, menée par monCVparfait, site de conseils pour la de rédaction de CV et d’évolution professionnelle, révèle en effet que 88 % des travailleurs disent souffrir de burnout. Plus de la moitié des interrogés (53%), quant à eux, avouent avoir perdu patience ou avoir eu un accès de colère au travail au cours des six derniers mois*. Ces emportements vont des jurons, au claquage de porte lors d’une réunion, en passant par les hurlements sur un collègue, quitter son travail en avance, ou encore des menaces de démission. Cependant, après coup, 9 employés sur 10 déclarent regretter leurs accès de colère.

*87 % des répondants ont eu une explosion de colère au travail au cours des six derniers mois, et près de la moitié (53 %) déclarent en avoir eu plusieurs.

Près de 50% des répondants disent ressentir également de la peur ou de la terreur avant le début de leur semaine de travail, ils sont près d’un tiers (32 %) à éprouver ce sentiment plusieurs fois par mois. 

Sans oublier le chiffre d’un travailleur sur cinq réfléchit à démissionner tous les jours, tandis que 27 % des répondants disent y penser chaque semaine et 86 % y réfléchissent au moins une fois par mois. Sans compter les 90% qui, par colère ou frustration, déclarent qu’ils se sont livrés au « rage applying » au cours des six derniers mois. Un anglicisme, qui peut se traduire par la rage de postuler, qui veut dire envoyer son CV en ligne à un très grand nombre d’annonces d’emploi et ce de façon presque aléatoire.

Causes du burnout

Les causes de cet épuisement professionnel sont multiples et variées comme l’attestent les 88% des travailleurs qui disent en souffrir. Sont évoqués principalement
– le trop grand nombre de réunions,
– le manque d’autonomie,
– le fait de se voir confier des responsabilités sans rapport avec leur poste,
– le manque de clarté de leur rôle et
– la toxicité de leur environnement de travail.

« Le burnout entraîne de graves conséquences sur le bien-être d’un individu, déclare Kellie Hanna, rédactrice certifiée pour monCVparfait, mais ses effets secondaires peuvent aussi toucher une équipe entière s’il se traduit par des crises, des accès de colère, des périodes d’absentéisme ou d’autres symptômes. Pour l’éviter, il est primordial que les employés fassent de leur bien-être une priorité. Il est aussi crucial d’imposer des limites claires au travail et, lorsque c’est possible, de restreindre son exposition aux facteurs de stress liés à son activité professionnelle. » 

Conséquences du burnout

Faire de son bien-être sa priorité et apprendre à poser des limites, tout un programme plus facile à dire qu’à appliquer. Pourtant celui-ci a son importance, car le burnout n’est pas sans conséquences sur notre santé physique et mentale.

Ainsi, parmi les problèmes les plus couramment associés au burnout, on trouve :
– Une augmentation du stress/de l’anxiété (32 %)
– Des maux de tête fréquents (30 %)
– Des douleurs musculaires chroniques (25 %)
– Des troubles du sommeil (23 %)
– Une diminution de l’immunité et une augmentation des risques de rhume, de grippe et d’autres infections (23 %)
– Des maux de ventres et des troubles digestifs (22 %)
– Des troubles de la concentration (21 %)
– Une tendance à l’irritabilité (21 %)

De plus, 77 % des travailleurs interrogés pensent que leur opinion de leur travail influence négativement leur vie personnelle.
Au cours des six derniers mois :
– Une personne sur quatre dit avoir connu une dépression liée à son travail
– 24 % ont pris un congé en raison de leur stress
– 20 % se sont déclarées malades, car elles ne supportaient pas l’idée de se rendre au travail
– 20 % ont ressenti de la colère envers leurs collègues

Si toutes les personnes interrogées sont bien conscientes qu’un burnout ne se guérit pas en quelques jours, ils donnent néanmoins quelques pistes qui pourraient réduire leur épuisement professionnel :
– obtenir une augmentation de salaire (27 %),
– se voir confier un rôle plus clair (22 %),
– avoir davantage d’autonomie et de flexibilité dans l’emploi du temps (21 %) et
– recevoir une promotion (21 %).

Les résultats présentés ont été obtenus en interrogeant 1 220 répondants les 5 et 6 mars 2024.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content