GSK a effacé de son vocabulaire les mots “diversité” et “équité”

La firme pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK) a effacé de son vocabulaire les mots “diversité” et “équité”, conformément au décret du président américain Donald Trump mettant un terme aux programmes de diversité, d’équité et d’inclusion. Unia et le syndicat CSC critiquent la démarche de la multinationale qui emploie 9.000 personnes  à Wavre, Rixensart et Jodoigne, rapporte  7Dimanche.

Le décret s’applique également obligatoirement à tous les fournisseurs et prestataires du gouvernement américain. Or, en Belgique, GSK vend l’essentiel de ses vaccins aux Américains, ils sont leur plus gros client. La multinationale a adopté son vocabulaire dans sa communication d’entreprise, effaçant les mots “diversité” et “égalité”. Seul le mot “inclusion” a été conservé, sur le site internet notamment. 

“Ce qui se passe chez GSK est grave et regrettable, c’est un vrai recul”, réagit Patrick Charlier, directeur d’Unia, le centre belge pour l’égalité des chances. “Il s’agit de l’un des plus gros employeurs privés en Wallonie, c’est un très mauvais signal, mais nous ne pouvons mener aucune action. En Belgique, il n’y a pas d’obligation de mener des politiques de diversité. On ne peut que l’encourager, on a d’ailleurs des outils et des formations pour accompagner les entreprises dans ce sens. Pour que l’on puisse intervenir dans ce dossier, il faudrait que GSK commence à discriminer, car là il y aurait alors une infraction. Mais ce n’est pas le cas ici”.

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“Un vrai recul”

La CSC s’inquiète aussi de la démarche:  “Constater aujourd’hui qu’on gomme des mots, c’est choquant et inacceptable. La multinationale fait passer le business avant les valeurs d’équité et de diversité”, observe Aurore Joly, secrétaire permanente pour la CSC Industrie. “Nous sommes aussi très fâchés sur les responsables politiques belges qui se contentent de “s’offusquer”, qui parlent “d’une attitude regrettable des USA”, etc. mais qui ne se mouillent pas vraiment. Il faut des actes !”, clame-t-elle. 

“Nos ministres devraient envoyer un courrier officiel à l’ambassade des États-Unis. Ils doivent se bouger afin de protéger les entreprises et surtout les travailleurs, contre l’extrême droite de Donald Trump et contre l’ingérence des États-Unis”, ajoute-t-elle. 

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