Grève dans les écoles des 27 et 28 janvier: quels droits et devoirs pour les travailleurs ?

Le travailleur peut aussi opter pour le télétravail, une option qui sera plus facile en cas de garde d’ados que d’enfants en bas âge et qui dépendra aussi de la nature des tâches à effectuer.

Avec la grève scolaire prévue ce lundi 27 et mardi 28 janvier, de nombreux parents se retrouvent face à un casse-tête organisationnel. Quels sont leurs droits et leurs devoirs en tant que travailleurs ? Quels recours ont-ils auprès de leurs employeurs ? Catherine Mairy, experte juridique, nous éclaire sur le sujet.

Grève prévue : une organisation à anticiper

Lorsqu’une grève scolaire est annoncée à l’avance, comme dans ce cas, les parents ont le temps de s’organiser. Cependant, leurs options restent limitées. « Les travailleurs peuvent demander un jour de congé légal, un jour de réduction du temps de travail si cela est possible dans leur entreprise, ou encore un congé sans solde », explique Catherine Mairy, experte juridique au sein de Partena. Dans tous les cas, l’accord de l’employeur est requis.

Le travailleur peut aussi opter pour le télétravail, une solution qui sera plus facile en cas de garde d’ados que d’enfants en bas âge et qui dépendra aussi de la nature des tâches à effectuer. « Si le télétravail est structurellement prévu par l’entreprise, il peut être une solution. Toutefois, l’employé doit rester productif, ce qui peut être compliqué si un jeune enfant nécessite une attention constante », commente Catherine Mairy.

En l’absence de télétravail structurel, un recours au télétravail occasionnel peut être envisagé. Ici encore, l’accord de l’employeur est nécessaire.

Qu’en est-il des raisons impérieuses ?

Le congé pour raisons impérieuses, qui permet de s’absenter pour des événements imprévisibles et indépendants de la volonté du travailleur comme l’hospitalisation d’un proche, n’est pas applicable dans le cas d’une grève scolaire annoncée. Catherine Mairy explique : « Ce type de congé exige une imprévisibilité, ce qui n’est pas le cas ici. Le travailleur étant averti, il peut prendre des dispositions. »

Cependant, si la grève est soudaine et non prévue – par exemple, des piquets de grève sont mis en place devant l’école le matin même de la grève sans préavis – cela pourrait alors être considéré comme une raison impérieuse, permettant au parent de s’absenter. Ce type de congé est limité à 10 jours par an et n’est pas rémunéré.

Equité dans l’octroi des jours d’absence

L’experte de Partena rappelle que l’employeur doit faire preuve d’équité dans l’octroi de jours d’absence à ses travailleurs, qu’il s’agisse de congés sans solde ou de télétravail occasionnel. « Une décision prise pour un travailleur dans une situation donnée peut devenir un précédent pour des demandes similaires dans le futur », précise-t-elle.

Les options au-delà des congés

Pour les parents ayant épuisé leurs congés de toutes sortes la situation se complique. « Un employeur peut, à sa discrétion, accorder des arrangements spécifiques comme une matinée d’absence récupérable. Mais ces flexibilités dépendent entièrement de la politique interne de l’entreprise et des relations travailleur-employeur et elles ne peuvent entraîner de discrimination entre les travailleurs », souligne Catherine Mairy.

Dialogue et anticipation : les maîtres-mots

La clé pour gérer une grève scolaire reste le dialogue avec son employeur. Prévenir à temps et proposer des solutions adaptées permet de limiter les impacts. « Travailleurs comme employeurs doivent faire preuve de proactivité et de bon sens dans ces situations. Il est important de concilier les impératifs professionnels avec les responsabilités parentales », conclut l’experte de Partena.

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