Epidémie silencieuse : près de 15% des travailleurs en Belgique victimes de harcèlement moral

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Environ 14,6% des travailleurs belges ont été victimes de harcèlement moral au cours du second semestre de 2022, selon une enquête réalisée auprès de 2 000 travailleurs par IDEWE, le principal service externe de prévention et de protection au travail en Belgique.

Les formes principales de harcèlement moral incluent la rétention d’informations compliquant le travail (10,1%), les commérages (7,3%) et l’exclusion des activités de groupe ou par les collègues (3,3%). Des manifestations telles que des insultes (1,6%) ainsi que des blagues et des mauvaises surprises (1,3%) ont également été signalées.

La différence entre les hommes et les femmes victimes de harcèlement est minime (15,3% contre 13,7%), et l’âge des travailleurs ne semble pas non plus avoir d’impact significatif (13,5% ont moins de 45 ans et 15,9% sont plus âgés), selon l’étude d’IDEWE.

Bien que le nombre de signalements de comportements indésirables et abusifs (représentant 17,8% du total des signalements en matière de bien-être psychosocial) soit resté stable depuis 2021, le service externe de prévention et de protection au travail note un changement dans la répartition des types de comportement indésirable.

Violence psychologique et violence physique

Les signalements de harcèlement au travail ont connu une forte diminution de 72% en 2021 à 59% en 2023. Cependant, différentes formes d’agression ont enregistré une forte augmentation, en particulier la violence psychologique (passant de 9,6% en 2021 à 18% en 2023) et la violence physique (de 4,4% en 2021 à 6,6% en 2023). Les signalements liés au harcèlement sexuel au travail sont passés de 10% en 2021 à 12,4% en 2023. Enfin, les signalements de discrimination au travail ont légèrement augmenté, passant de 3,8% en 2021 à 4,7% l’année dernière.

“Ces chiffres pourraient indiquer une plus grande irritabilité et une diminution de la tolérance au travail, probablement en raison de l’augmentation de la pression au travail entraînant des réactions plus vives au stress”, estime Hilde De Man, responsable du bien-être psychosocial chez IDEWE, citée dans un communiqué.

IDEWE souligne l’importance d’établir un climat de sécurité psychologique au travail, considéré comme l’une des conditions fondamentales du bien-être des travailleurs.

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