Record absolu en Belgique : 26,9% des employés ont touché un bonus cette année, soit 10,2% de plus qu’en 2024. Derrière cette explosion se cache une triple logique qui séduit les entreprises.
Flexibilité budgétaire
Les bonus aux travailleurs ont beaucoup de succès, selon une analyse d’Acerta portant sur 500.000 travailleurs de plus de 44.000 entreprises.”Chaque année, les entreprises peuvent décider d’octroyer un bonus ou pas, à qui et à hauteur de quel montant”, explique Melina Krantz, experte en rémunération chez Acerta. Contrairement au salaire brut – droit acquis et automatiquement indexé – le bonus ne crée aucune charge pérenne. Une année difficile ? On le réduit ou on le suspend. Une année faste ? On récompense généreusement son personnel. Cette souplesse devient cruciale dans un contexte économique incertain.
Un avantage fiscal intéressant
Le bonus non récurrent CCT 90, forme la plus populaire (14,3% des employés), bénéficie d’une taxation réduite avantageuse pour l’employeur comme pour le travailleur. Même logique pour les warrants (options sur actions), dont le nombre de bénéficiaires a explosé de 24,9% en un an. “Même les PME y ont de plus en plus recours, toujours grâce au rapport brut/net favorable”, note Melina Krantz. Distribuer 1.000 euros en bonus coûte moins cher qu’augmenter le salaire brut du même montant.
La motivation par les objectifs
Le système permet de lier directement la rémunération aux performances, collectives ou individuelles. Le bonus CCT 90 repose sur des objectifs convenus à l’avance (chiffre d’affaires, rentabilité, satisfaction client), créant un alignement d’intérêts. La prime bénéficiaire partage les fruits de la réussite. Les warrants et primes individuelles (5,2% des employés) retiennent les talents clés.
Un système modulable
L’atout majeur ? “Les formes collectives et individuelles peuvent être combinées”, rappelle Melina Krantz. Une entreprise peut orchestrer un bonus collectif pour tous, ajouter une prime bénéficiaire si l’année est exceptionnelle, distribuer des warrants aux cadres et des primes pour des projets spécifiques. Cette palette permet d’affiner la politique salariale selon les besoins.
Un léger refroidissement
Malgré l’explosion du nombre de bénéficiaires, le montant moyen (6.377 euros) n’a progressé que de 50 euros, une hausse inférieure à l’inflation de 3,58%. Si les bonus progressent aussi chez les ouvriers – 10,7% en ont reçu un cette année (+9% sur un an) – l’écart avec les employés reste massif. Un ouvrier sur dix contre plus d’un employé sur quatre. Et le montant moyen reflète le même fossé : 1.168 euros pour les ouvriers contre 6.377 euros pour les employés, soit un ratio de 1 à 5,5.
“Après les bonus remarquablement élevés en 2024, nous observons un léger refroidissement en 2025”, constate Melina Krantz. Les entreprises élargissent la base mais contiennent les montants dans un contexte économique plus contrasté. Selon Acerta, “les bonus resteront importants dans les années à venir”.
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