Burn out: les trentenaires et quinquagénaires sont les plus à risque
En 2024, les travailleurs trentenaires affichent un risque de burn-out le plus élevé (35,8 %), notamment en raison de conflits de rôles et de charges mentales liées à la garde d’enfants. Les jeunes quinquagénaires, quant à eux, voient leur risque augmenter en raison de responsabilités familiales pour des parents âgés, selon une étude de Securex.
Le prestataire de services RH Securex a examiné un échantillon représentatif de 1.442 travailleurs belges à l’aide d’une enquête utilisant le Burnout Assessment Tool de la KULeuven. Il en ressort que 28,3 % des travailleurs en Belgique sont exposés à un risque de burn-out. Au total, cela concerne 1.178.846 travailleurs. Ce chiffre est resté stable par rapport à 2021, mais il reste à un niveau très élevé.
Près de la moitié de ces cas à risque (13,6 %), soit plus d’un demi-million d’individus, concerne des travailleurs qui se situent dans la « zone rouge ». En d’autres termes, ils présentent déjà des symptômes graves de burn-out et sont au bord de l’épuisement professionnel. Par ailleurs, 14,7 % se positionnent dans la « zone orange », qui comprend les travailleurs présentant un risque élevé de symptômes de burn-out.
Les ouvriers, plus à risque que les employés
En 2024, près d’un ouvrier sur trois se trouvait dans la « zone à risque de burn-out » (32,9 %). C’est près d’un quart de plus (+23,7 %) qu’en 2021, période à laquelle ce pourcentage s’élevait à 26,6 %. Au total, cela concerne quelque 442.798 ouvriers. Chez les employés, Securex observe l’évolution inverse : le pourcentage a diminué passant de 29,5 % à 26,5 %. Il s’agit toutefois d’un groupe très important de 592.143 employés.
Une politique organisationnelle intégrée
« Le nombre total de travailleurs exposés au risque de burn-out est resté plus ou moins stable depuis 2021. Toutefois, nous observons une distinction marquée dans l’évolution de ce risque de burn-out entre les ouvriers et les employés, ainsi que dans certaines tranches d’âge. C’est pourquoi il est primordial pour les entreprises de se concentrer sur une politique organisationnelle intégrée – en commençant par une analyse des risques spécifiques à leur organisation, au secteur dans lequel elles évoluent et aux caractéristiques démographiques de leurs travailleurs. », explique Heidi Verlinden, research project manager chez Securex.
Une différence marquée entre les tranches d’âge
Il existe des différences marquées entre les tranches d’âge. Les trentenaires (30-39 ans) présentent le risque de burn-out le plus élevé, s’élevant à 35,8 % en 2024. Selon l’analyse de Securex, cette tranche d’âge rencontre en moyenne davantage de conflits de rôles sur le lieu de travail en comparaison aux autres. La charge mentale personnelle est également plus importante, en raison de la garde de jeunes enfants, par exemple. Par ailleurs, ils sont davantage confrontés à du micro-management. Autant de facteurs qui accroissent le risque de burn-out.
Securex constate également une augmentation significative du risque de burn-out chez les jeunes quinquagénaires (50-54 ans) par rapport à 2021. Là encore, les causes potentielles de cette augmentation se situent tant dans la sphère privée, comme l’impact des tâches de soins que cette tranche d’âge assume pour ses parents plus âgés, que sur le lieu de travail.
Selon la définition de la KU Leuven, le burn-out présente quatre symptômes de base :
Épuisement, tant physique que mental
Distance mentale : forte réticence à travailler
Perte de contrôle cognitif: problèmes de mémoire, des troubles de l’attention et de la concentration.
Dérèglement émotionnel : réactions émotionnelles violentes et incontrôlables.
Charge émotionnelle au travail
Une étude précédente de Securex avait révélé cinq caractéristiques professionnelles cruciales qui expliquent une part importante du risque de symptômes de burn-out. Aujourd’hui, Securex a identifié deux déclencheurs supplémentaires qui permettent d’expliquer 51,03% du risque de burn-out chez les travailleurs. Il s’agit de la charge émotionnelle au travail, de la charge émotionnelle d’ordre privé, de l’insécurité de l’emploi, des conflits de rôles, de l’intensité du travail, du soutien vers l’autonomie et du comportement contrôlant du superviseur. Les caractéristiques des employés, telles que le statut, le sexe, l’âge, l’ancienneté et le télétravail, n’expliquent en outre que 1,5 % du risque.
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