L’industrie alimentaire est toujours en croissance, mais celle-ci a connu un “net ralentissement” ces dernières années par rapport à la période précédant les crises consécutives.
L’an dernier, le chiffre d’affaires du secteur a progressé de 2,5% par rapport à 2023, à 83,2 milliards d’euros, alors que la croissance moyenne annuelle était de 3,4% entre 2016 et 2019, selon des chiffres présentés lundi par la Fédération de l’industrie alimentaire (Fevia). La rentabilité de ses membres est un peu plus sous pression. Les industriels estiment être entre le marteau et l’enclume par rapport aux grands acheteurs et aux agriculteurs et plaident notamment pour la désignation d’une personne de référence arbitrant les relations commerciales au sein de la chaîne agro-alimentaire.
Le nombre d’entreprises actives dans le secteur est tombé sous le cap des 4.000 unités (-2,3%) l’an dernier. Le nombre d’emplois a certes progressé très légèrement (+0,4%, à 102.447), mais le nombre d’ouvriers a baissé pour la première fois. La rentabilité a chuté de plus d’un tiers depuis 2019, pour atteindre une moyenne de 2,3% en 2023, notamment parce qu’une grande partie des coûts de production n’a pu être répercutée que partiellement. Dans ce contexte, les membres de la Fevia peinent à maintenir leurs investissements et leur compétitivité s’érode.
Le chiffre d’affaires en volume baisse également. “Le plus gros frein à la production depuis un an ou deux, c’est le recul de la demande“, avance Carole Dembour, conseillère en Affaires économiques à la Fevia. Les dépenses de consommation alimentaire des ménages en Belgique ont diminué de 5,5% en 2022 puis de 7,2% l’année suivante. Le Belge fait de plus en plus attention à son portefeuille et les achats transfrontaliers ont bondi de plus de 30% l’an dernier par rapport à 2019.