Pourquoi LinkedIn ne sera pas le nouveau Tinder

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Tinder, c’est dépassé? Certains le pensent… et songent même à changer de plateforme pour dénicher l’âme sœur d’un soir (et plus longtemps si affinités). Quitte à tenter sa chance sur LinkedIn? On vous explique pourquoi c’est une fausse bonne idée.

Il pourrait y avoir des tas d’avantages à utiliser LinkedIn pour faire des rencontres. Tout d’abord, parce qu’en tant que réseau social professionnel, LinkedIn peut fournir des informations précises sur le parcours professionnel de la personne convoitée (diplômes ou titres, intitulé de son poste, voire même son salaire). De plus, la photo de profil est très souvent un cliché authentique du visage et permet donc une certaine fiabilité de son identité.

Mais LinkedIn est avant tout un site de réseautage professionnel, et il entend bien le rester: « LinkedIn n’est pas un site de rencontres. N’utilisez pas LinkedIn dans le but d’établir des relations romantiques, de demander des rendez-vous galants, ou de formuler des commentaires à caractère sexuel sur l’apparence de quelqu’un ou son charme supposé. Ne formulez pas d’avances indésirables dans des messages, posts ou commentaires (…) », stipule la plateforme dans ses politiques de communauté.

Donc la drague, LinkedIn n’en veut clairement pas. D’ailleurs, selon une étude du site Passport-Photo.Online (application de photomaton biométrique) réalisée auprès de 1 049 utilisatrices de LinkedIn, ce sont plutôt les hommes qui confondent LinkedIn avec Tinder. Ainsi, 91% des femmes interrogées ont reçu au moins une fois des avances « romantiques » ou des messages inappropriés. Et près d’un tiers (31%) de ces messages déplacés sont des propositions de rencontres amoureuses ou sexuelles.

A la question « À quelle fréquence recevez-vous des avances romantiques ou des messages inappropriés sur LinkedIn ? », elles sont un peu moins de la moitié à affirmer que de tels messages arrivent souvent ou très souvent.

–         Très souvent (tous les jours ou tous les deux jours) : 24,39 %

–         Souvent (chaque semaine) : 20,8 %

–         Occasionnellement (chaque mois) : 30,23 %

–         Rarement (quelques fois par an) : 17,01 %

Quant au contenu des messages, il ne laisse aucun doute puisque les « propositions de rencontres romantiques ou sexuelles » arrivent en tête avec 30,84 % des voix, suivies par les « demandes d’informations personnelles ou intimes ». Les compliments ou flatteries non désirés (14,40%) et le contenu explicite non sollicité (11,58%) complètent le tableau…

Cela explique mais n’excuse rien

Des chiffres qui s’expliquent en partie par la distance que procure un écran et qui permet à certains d’avoir l’audace qu’ils n’auraient sans doute jamais eue autrement. Malheureusement, ce genre de sollicitations non désirées n’est pas sans laisser de traces émotionnelles.

Si seulement 13,42% s’y disent totalement indifférentes, près d’un tiers des répondantes ont un sentiment très négatif après les réceptions de tels messages. Cela va de l’impression d’un viol (9,53%) à l’inquiétude (9,94%) en passant par un sentiment d’inconfort (9,73%). Dans un moindre mal, ces messages irritent 14,75% d’entre elles et en laissent confuses 13,22%.

Malgré tout, les utilisatrices de LinkedIn ne se laissent pas impressionner et 43,44% d’entre elles n’hésitent pas à signaler à l’importun quand il dépasse les bornes. 22,95% des répondantes suppriment ou ignorent simplement le message. Finalement près d’un cinquième d’entre elles (17,21%) signalent à LinkedIn le profil trop hardi ou le bloque définitivement.

Quelles solutions ?

Pour celles qui appliquent une tolérance zéro à ce genre de comportement, elles sont 43,24% à avoir déjà fait plusieurs signalements au réseau professionnel, et 36,58% n’en ont fait qu’un. Seuls 9,53% des répondantes n’ont fait part d’aucun incident.

Même si un grand nombre de femmes n’hésitent pas à mentionner les comportements inappropriés de certains utilisateurs, d’autres préfèrent prendre un peu de distance avec le site. Ainsi 74,18 % des femmes sur LinkedIn ont au moins une fois réduit leur activité sur la plateforme en raison de ce type de comportements et elles sont seulement 8,71% à ne l’avoir jamais fait.

Quant à une éventuelle solution, pour près de 40% (39,04%) d’entre elles, elle passera par la sensibilisation et l’éducation à un comportement approprié. Elles sont un quart (25,61%) à réclamer que LinkedIn mette en œuvre des lignes directrices et des politiques plus strictes et plus d’un quart (22,34%) à vouloir que le site interdise son accès aux utilisateurs qui envoient de façon répétée des messages inappropriés.

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