Carte blanche
Plutôt que de contrôler les employés avec un logiciel de surveillance, faites-leur confiance !
Une étude menée par Vanson Bourne montre que 70 % des entreprises ont déjà déployé une technologie de surveillance des employés ou prévoient de le faire. Dans le même temps, au moins 39 % des entreprises qui contrôlent leurs employés et leurs appareils constatent une rotation accrue du personnel. C’est la preuve que la confiance que l’employé place dans l’entreprise est cruciale pour le garder. Dès que la confiance est perdue, l’employé l’est aussi.
Mais il n’est pas toujours facile de gérer des employés à distance ni de savoir ce qu’ils pensent précisément. Comme il n’est pas aisé d’entamer une discussion. Vous voulez que vos collaborateurs se sentent bien dans leur peau et qu’ils aient la confiance nécessaire pour s’ouvrir à vous, surtout quand ils traversent une mauvaise passe. Dans le même temps, vous devez aussi pouvoir leur demander s’ils atteignent leurs objectifs. C’est un équilibre précaire, principalement pour ceux qui travaillent dans la vente, et que je recherche chaque jour, y compris en moi-même. Nous mettons une pression constante sur nos épaules. Je le constate chez moi et chez les autres.
Je suis convaincue que la productivité a augmenté dans de nombreuses entreprises pendant la pandémie. Des études le confirment. En outre, le télétravail est beaucoup plus inclusif. Mais aujourd’hui, nous devons trouver un équilibre dans un environnement de travail hybride et ce n’est vraiment pas facile. Parfois, il faut faire des expériences pour voir ce qui marche ou pas. Chaque trimestre, nous donnons à nos employés un jour de congé. Pour la deuxième année consécutive, nous avons été fermés entre Noël et Nouvel An, afin d’offrir à nos employés un repos bien mérité. Mais tous nos employés se sentent-ils vraiment reposés ? Autre exemple : nous organisons régulièrement une réunion d’équipe pour nos employés du Belux. Au lieu d’organiser une nouvelle réunion virtuelle avec tout le monde, nous l’avons remplacée par une heure de temps libre. Chacun a pu occuper cette heure à sa guise. Mais alors une question se pose : faut-il contrôler cette heure ? Faut-il demander aux gens un compte rendu de leurs activités ? Plus d’un verra cela comme une pression supplémentaire. C’est et cela reste une question personnelle. Certains ont ratissé les feuilles dans leur jardin pendant une heure, d’autres ont travaillé et ont trouvé cela agréable car ils ont pu relâcher la pression. Rien n’est définitif, mais je suis convaincue qu’il faut faire une ou plusieurs “pauses cérébrales” par jour. Pour certains, il s’agira d’une heure l’après-midi, pour d’autres de quelques pauses plus courtes. Et ce n’est pas parce que vous le faites pendant un certain temps que vous continuerez à le faire.
Je suis actuellement coupable de ne pas avoir assez de temps pour moi, alors qu’au premier semestre 2021, je m’en sortais très bien. Si vous savez que le télétravail est beaucoup plus fatigant que le travail au bureau, vous n’ignorez pas que vous devez vous reposer davantage. Cela reste une préoccupation et une recherche constantes, car vous ne voulez pas vous rabattre sans cesse sur les mêmes fausses solutions, qui risquent de ne pas être efficaces. Mais il est de la responsabilité d’une entreprise de prendre soin de ses employés.
Au lieu de contrôler les employés à l’aide de logiciels et d’outils de surveillance, je me préoccupe davantage de leur bien-être. Ont-ils suffisamment de temps pour se détendre ? Est-ce qu’ils se sentent bien ? J’essaie surtout d’écouter mes collègues et de leur faire confiance, pour qu’ils osent s’exprimer. Je ne pourrai peut-être rien faire moi-même pour eux, mais une oreille attentive est très importante, même dans un environnement professionnel. Si vous utilisez des outils de surveillance pour contrôler que vos employés sont bien en train de travailler, je pense que vous obtiendrez le résultat contraire. Si je devais utiliser un logiciel de surveillance, ce serait pour m’assurer que les gens aient suffisamment de temps pour eux.
Sophie Decock, country manager de VMware Belux
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