Pénurie de main d’œuvre en Wallonie : quelles solutions pour les PME ?
Les PME wallonnes ne trouvent pas de candidats pour leurs postes vacants. Une sur cinq envisagent de recruter à l’étranger.
La pénurie de main-d’œuvre hante toujours le marché du travail belge. Pour pallier ce manque d’effectifs, les entreprises cherchent des solutions. Pour les PME wallonnes, c’est recruter des travailleurs étrangers. Une sur cinq l’envisage comme solution, ce qui est plus que dans les autres régions (moyenne pour la Belgique : 12%). Voilà qui ressort d’une étude du prestataire de services SD Worx.
8% d’entre elles ont d’ailleurs déjà fait appel, avec succès, à des travailleurs étrangers. 16% des PME wallonnes travaillent ainsi avec des collaborateurs étrangers, note le rapport – ce qui est inférieur à la moyenne nationale (26%). Mais de nombreuses PME (41% d’entre elles) se disent globalement ouvertes à embaucher des travailleurs étrangers, cette année. Les autres 43% indiquent ne pas y être ouvertes cette année.
Quels pays sont les plus en vogue parmi les PME ? Selon SD Worx, la majorité d’entre elles (55%) préfèrent les travailleurs français, pour des raisons de langue et de proximité culturelle. Suivent le Maroc, l’Italie et l’Ukraine, à raison de 14%. 13% d’entre elles n’ont pas de préférences.
Les entreprises wallonnes envisagent aussi de regarder vers d’autres provinces pour trouver des candidats pour occuper les postes vacants, mais dans une moindre mesure. 9% d’entre elles l’indiquent comme solution, tandis que 3% ont déjà recruté des personnes venant de l’extérieur de la province. Aussi, en général, les PME (50% d’entre elles) veulent attirer des candidats pour ensuite les former eux-mêmes.
Un mal criant
Les PME wallonnes cherchent des solutions car elles font face à un problème criant. 69% d’entre elles, soit l’immense majorité, “ne parviennent pas à attirer suffisamment de candidats qualifiés pour les postes vacants”, note le rapport.
Ainsi, à côté de la recherche de candidats (étrangers), les PME misent aussi sur d’autres solutions. “Plus d’une PME wallonne sur trois envisage de réduire son volume de travail (38 %). Autres solutions : faire également appel à des sous-traitants (29 %), à des freelances (20 %) et à des intérimaires (18 %) pour faire face à ce problème. En outre, 13 % d’entre elles modifient également leur productivité (13,5 %)”, souligne encore le rapport.
Elles savent aussi qu’attirer des talents étrangers n’est pas toujours si facile. 70% des entreprises indiquent que les réglementations trop complexes sont un obstacle. 66% d’entre elles retiennent l’administration comme un obstacle. C’est plus que celles qui estiment que les différences de langue et de culture sont un obstacle. Pour ce qui est de l’administration et de la complexité des règles, SD Worx appelle donc à plus de simplicité et à des procédures plus rapides, pour aider les entreprises à recruter et à faire face à ces pénuries criantes, qui pèsent sur l’économie.
Remarque. Ces chiffres montrent aussi une autre chose : malgré les nombreuses offres d’emploi, il semble difficile de mettre les chômeurs de longue durée et les inactifs sur le marché du travail. La Wallonie, mais aussi la Belgique dans son ensemble, fait partie des pires élèves en la matière, en Europe.
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