Partenariat stratégique dans la médecine nucléaire belge

Jérémie Lempereur Journaliste Trends-Tendances - retail, distribution, luxe

Le Centre d’étude de l’énergie nucléaire de Mol et l’Institut des radioéléments de Fleurus, spécialisés dans la production de radio-isotopes médicaux, viennent de nouer un partenariat public-privé.

Notre pays se classe parmi les leaders mondiaux dans le domaine de la médecine nucléaire, cette branche de la médecine qui se consacre à l’utilisation de radioéléments (isotopes radioactifs) à des fins de diagnostic et de traitement de pathologies affectant des organes ou des tissus. Mais il s’agit de conserver cette longueur d’avance et de ne pas laisser filer des marchés prometteurs vers l’étranger. C’est dans cette optique que viennent de s’unir le Centre d’étude de l’énergie nucléaire (SCK-CEN) de Mol et l’Institut des radioéléments (IRE) de Fleurus. Nos confrères du Soir ont en effet révélé que les deux organismes publics ont signé un partenariat public-privé pour développer le lutétium-117 (Lu-117), un nouveau radio-isotope qui constitue un espoir pour le traitement du cancer de la prostate, le deuxième cancer le plus fréquent chez l’homme.

Couplé à une molécule destinée à le transporter jusqu’à la tumeur, ce radio- isotope de nouvelle génération va irradier les cellules cancéreuses pour les faire disparaître. Il présente l’avantage d’être moins longtemps radioactif dans le corps, d’où une hospitalisation plus courte pour le patient. Son action est par ailleurs beaucoup plus ciblée, permettant de détruire efficacement les cellules malades tout en évitant d’affecter les tissus sains comme peuvent par exemple le faire la radiothérapie et la chimiothérapie.

Le Lu-117 est actuellement utilisé dans les hôpitaux pour le traitement des cancers neuroendocriniens, qui touchent surtout les organes du système digestif (estomac, pancréas, intestins). Mais les besoins en lutétium-117 pour le traitement du cancer de la prostate dans les études cliniques sont grandissants. Les deux organismes partenaires s’attendent à ce que la demande mondiale triple dans les années à venir. Le CEN et l’IRE espèrent pouvoir produire les premières doses de lutetium-117 à destination d’essais cliniques d’ici la fin de l’année, et produire les premiers lots commerciaux pour la fin 2021. C’est la société française Global Morpho Pharma qui s’occupera de la commercialisation.

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