Offensive chinoise au Salon de l’Auto

La MG4 © pg
Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

L’une des nouveautés attendues au Salon de l’Auto de janvier est la MG 4, une compacte électrique “made in China” à un prix presque abordable (30.785 euros). La marque a doublé ses ventes en Europe en 2022, et espère encore les doubler en 2023.

Menace ou bonne nouvelle ? Les autos chinoises sont désormais prises au sérieux. L’arrivée de la MG 4 en est la preuve. Ce modèle de voiture compacte électrique, format VW Golf, devrait être l’un des clous du Salon de l’Auto, qui se tiendra du 14 au 22 janvier 2023. Sa particularité est son prix, plutôt attractif pour une auto à batteries, qui va de 30.785 euros à 36.285 euros, avec des autonomies qui vont de 350 à 450 km.

Les tarifs ne sont pas bon marché, mais moins élevés que les modèles comparables (VW ID.3, Renault Megane électrique), qui dépassent les 40.000 euros. Elle est vendue environ au tarif d’une Toyota Corolla (hybride), qui a le même format.

La MG4 est livrable à partir d’avril 2023.

Doublement des ventes en 2022

MG appartient au groupe SAIC (Shanghai Automotive Industry Corporation), l’un des plus grands constructeurs chinois, qui a racheté la marque MG, d’origine britannique, pour faciliter la commercialisation d’autos en Europe.

Sa progression est importante. Entre 2021 et les onze premiers mois de 2022, le volume des ventes a quasi doublé en Europe, passant de 51.618 à 97.317 autos. “Il devrait encore doubler en 2023” estime Jürgen Helmink, country manager Benelux pour SAIC Motor Europe. La MG4, commercialisée depuis l’automne ailleurs en Europe, notamment en Grande-Bretagne et en France, explique en partie la progression.

En Belgique, MG n’immatriculait que 138 autos en 2020 (0,03% du marché), prévoit d’arriver 2.500 autos cette année, 3.500 en 2023, avec l’aide de la MG4, dont les ventes potentielles sont évaluées entre 500 et 1000 autos l’an prochain. L’objectif pour 2025 est d’arriver à 6000 immatriculations, soit le niveau de Suzuki ou de Jeep.

Une offre qui s’élargit rapidement

Cette croissance est poussée par une offre qui gonfle rapidement. Le cheval de bataille de MG est un SUV, le ZS, qui existe en version hybride, à carburant et électrique (ZS EV), qui voisine, depuis cette année, avec un break électrique, la MG5, et un SUV électrique de taille moyenne (SUV catégorie C pour les spécialistes), le SUV électrique Marvel, concurrent de la VW ID.4.

L’acceptation de la marque s’améliore. Un modèle comme la MG4 a obtenu 5 étoiles au crash test Euro NCAP. Il propose des performances du niveau de la concurrence, avec des moteurs plutôt puissants (170 et 204 cv), un design adapté au marché européen, un équipement complet, sans option, et une finition correcte.

La progression de MG est toutefois freinée par la difficulté à livrer, comme c’est le cas pour d’autres constructeurs. Les délais pour le modèle ZS EV peuvent atteindre un an. MG promet (ou espère), pour la MG4, des délais “normaux”, de 3 mois maximum.

Une expertise électrique reconnue

Par ailleurs, l’expertise chinoise en motorisation électrique commence à être reconnue. C’est le premier marché d’autos électriques dans le monde et aussi le principal fournisseur de batteries. Certains constructeurs européens se fournissent en Chine ou dans des usines que les fabricants chinois, comme CATL, ouvrent en Europe. La MG4 se caractérise par une plateforme conçue pour la motorisation électrique, avec une batterie CATL fine (11 centimètres d’épaisseur).

Une autre marque chinoise sera présente au Salon, BYD, qui entre sur le marché avec 3 modèles électriques, dont un SUV, Atto3.

La carte des tarifs

Les tarifs élevés des autos électriques les rendent peu populaires chez les particuliers, elles ne représentent guère que 10% des achats. Les modèles “abordables” ont des autonomies réduites, autour des 200 km, ce qui ne convient pas aux grands trajets.

La grande majorité des autos à batteries sont des voitures de société. Des modèles moins coûteux, comme la MG4, pourraient attirer des particuliers, car ils sont propices à tous les usages, y compris pour de longs trajets, du moins pour les versions à grande batterie (64 kWh), qui dépassent les 400 km d’autonomie théorique. Le modèle d’entrée de gamme, à 30.785 euros, inclut une batterie de 52 kWh, avec une autonomie standardisée de 350 km. Elle vise aussi le marché des voitures de société pour les salariés juniors.

Pourquoi des prix plus bas ?

Les constructeurs chinois peuvent proposer des tarifs attractifs pour différentes raisons, dont la plus évidente est un coût de main-d’oeuvre plus réduit. L’un des facteurs-clefs est le coût des batteries. D’après Automotive News Europe, il est 33% plus élevé sur le Vieux Continent qu’en Chine.

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