Entre 125 et 150 emplois vont disparaître sur le site de Janssen Pharmaceutica à Beerse (province d’Anvers), a-t-on appris vendredi au cours d’un conseil d’entreprise extraordinaire. L’entreprise a confirmé l’information. Au printemps 2023, une réorganisation de la même ampleur avait été annoncée à Beerse.
Janssen est une filiale du groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson. Ce dernier a indiqué vendredi qu’il fallait s’adapter pour pouvoir continuer à répondre aux besoins des patients à l’avenir. “Nous développons des activités dans un environnement complexe et qui évolue rapidement.”
Johnson & Johnson promet d’apporter son soutien à tous les travailleurs, mais ne fait pas plus de commentaires. Les représentants du personnel n’ont pas non plus de détails à fournir sur les intentions de licenciements.
Un représentant du syndicat socialiste s’est dit surpris de cette annonce, mais a précisé qu’il connaissait désormais la “dynamique de l’entreprise”. “Nous ne sommes pas d’accord, mais c’est généralement leur manière de faire”, explique Serge Seret.
Les premières rencontres avec la direction dans le cadre de la loi Renault sur les licenciements collectifs sont prévues la semaine prochaine. Aucun emploi ne serait perdu dans la division logistique, où prévaut essentiellement le travail physique. Toutes les autres branches pourraient par contre être concernées.
Stelara
Plus de 5.300 personnes travaillent pour Janssen en Belgique. Serge Seret évoque une entreprise “très saine”, même si la fin d’un brevet en 2025 pourrait avoir incité le groupe à assurer un peu plus ses bénéfices futurs. Le médicament dont le brevet arrive à échéance est le Stelara, préconisé entre autres pour traiter le psoriasis en plaques et le rhumatisme psoriasique. C’est l’un des produits les plus rentables pour Janssen. “La perte de cette exclusivité a un impact considérable sur l’entreprise. Mais à nouveau, ce sont les travailleurs qui paient la note”, commente Aziza Abied, secrétaire ACLVB/CGSLB.
Cet antiinflammatoire a encore généré un chiffre d’affaires de 10,8 milliards de dollars l’an dernier. Si le brevet tombe, Janssen va voir déferler des alternatives bon marché. “Le secteur pharmaceutique est en outre confronté à des coûts plus élevés et à des incertitudes, ce qui a conduit à cette décision de réorganisation”, analyse la représentante du syndicat libéral. “On planche ici depuis un certain temps déjà sur un plan d’économies qui doit être bouclé d’ici la fin de l’année. L’annonce de licenciement collectif constitue tout de même un choc.”