Nouvelle aide à la presse : des centaines de milliers de lecteurs de magazines discriminés par le gouvernement De Croo

les féminins Libelle et Femmes d’Aujourd’hui atteignent ensemble presque 1,3 million de Belges chaque semaine.

Avec la fin du contrat de distribution des journaux et des magazines, une nouvelle aide à la presse pourrait voir le jour. Mais celle-ci serait réservée aux éditeurs de journaux, flouant complètement les lecteurs de magazines. Xavier Bouckaert, CEO de Roularta et président de l’association belge des éditeurs de magazines, dénonce un projet injuste.

Un projet de loi était débattu par la Commission des Finances de la Chambre ce mercredi. Il s’agit d’un nouveau crédit d’impôt, destiné aux médias, afin de distribuer les journaux dans les régions reculées. Une aide qui fait penser au contrat de distribution de journaux, magazines et périodiques, qui avait été annulé à la fin de l‘année dernière.

L’argument d’un tel subside est que les personnes vivant dans des régions reculées (moins de 225 habitants par km²) doivent aussi avoir accès aux informations, car c’est un droit essentiel dans une démocratie. Comme la distribution serait plus chère dans ces régions, l’Etat veut intervenir pour lisser les coûts pour les médias. Mais ce droit pourrait échapper à des centaines de milliers de lecteurs.

Le chiffre qui est sur la table est une réduction d’impôt de 50 millions d’euros. Ecolo, sur base des demandes des éditeurs comme IPM et Rossel, plaide que ce n’est pas assez : il en faudrait 75 à 80. Faute de quoi, ces éditeurs devraient revoir leurs prix à la hausse. Et c’est là que les lecteurs de magazines belges, comme Trends-Tendances ou Le Vif, seraient discriminés : le projet exclut les éditeurs de magazines, le subside serait réservé aux éditeurs de journaux.

Distorsion de la concurrence 

La différence de traitement fait réagir Xavier Bouckaert, CEO de Roularta, maison mère entre autres de Trends-Tendances et Le Vif, président de l’association belge d’éditeurs de magazines We Media et ancien président de EMMA, association d’éditeurs de magazines à niveau européen.

“Rien ne justifie un traitement inégal entre magazines et journaux en termes d’attribution de crédit d’impôt. Un traitement inégal serait tout simplement une distorsion de concurrence”, s’exprime-t-il. Et d’ajouter : “Un traitement inégal hypothéquerait la diversité des médias.” Diversité qui, elle aussi, est un facteur important de la démocratie.

Les éditeurs de magazines soulignent qu’ils sont victimes contre leur gré du dossier du contrat de distribution des journaux. Pour mémoire, il y aurait eu des accords illégaux entre bpost et certains éditeurs de journaux belges (les enquêtes sont en cours), dans le cadre du contrat de distribution. Les éditeurs de magazines souffrent donc de la suppression de ces aides, alors qu’ils n’ont pas participé à la collusion. Ils rappellent aussi que par le passé, les aides publiques ont toujours favorisé les éditeurs de journaux, au détriment des éditeurs de magazines.

Concernant ce nouveau projet de crédit d’impôt, qui évincerait les éditeurs de magazines, ces derniers dénoncent notamment la fausse idée selon laquelle la distribution de magazines coûterait moins cher (et qui justifierait ainsi l’exclusion des hebdomadaires). Il dénonce aussi un avantage concurrentiel injuste pour les éditeurs de journaux. Car en plus du subside manqué, le prix du papier journal est en baisse, et celui du magazine reste élevé. L’exclusion du subside (avec la hausse des coûts et l’impact sur les chiffres) retarderait donc les efforts de numérisation – ce qui à nouveau flouerait les lecteurs de magazines, qui auront moins rapidement accès à une offre en ligne. 

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