Nouveau fonds à 20 millions de Volta: pourquoi c’est étonnant?


L’un des fonds d’investissement stars de Flandre annonce la création d’un nouveau fonds start-up, pour investir et soutenir des jeunes pousses en phase plus précoce. Un fonds seed de « seulement » 20 millions d’euros. Nettement moins que ses deux précédents fonds, qui avaient réuni 55 puis 70 millions. Pourquoi ?
Bonne nouvelle pour les jeunes pousses technologiques : Volta Ventures lance un nouveau fonds de capital-risque doté de 20 millions d’euros, dédié aux start-up B2B spécialisées dans les logiciels. Avec Volta Ventures Seed, la société entend renforcer sa présence sur les segments pre-seed et seed.
L’objectif du fonds flamand est clair : investir entre 100.000 euros et 1 million d’euros dans une quinzaine de start-up logicielles à fort potentiel, et les accompagner avec un mentoring stratégique ainsi qu’une implication active dans leur développement (go-to-market, internationalisation, recrutement, levées ultérieures).
Volta Ventures Seed a déjà signé deux premiers investissements. Le premier, Predikt, est basé à Louvain et développe une plateforme d’analyse prédictive dopée à l’IA. Le second, LangWatch, est une start-up amstellodamoise qui aide les entreprises à sécuriser et fiabiliser leurs modèles linguistiques et chatbots.
Plus de 40 start-up
Volta Ventures investit exclusivement dans des start-up B2B logicielles actives dans le Benelux. Présente à Gand, Anvers et Amsterdam, l’équipe du fonds s’implique dès les toutes premières étapes, avec le soutien d’entrepreneurs qui apportent capital, expérience opérationnelle et réseau. Depuis sa création en 2014, Volta a investi dans plus de 40 start-up, dont plusieurs ont été revendues : Cashforce (acquise par TIS), WidgetBrain (Quinyx), Scailable (Network Optix) ou encore Qualifio (QNTM). Volta détient aussi des participations dans Effex, Sentiance, SweepBright, ou encore Keyrock, aujourd’hui considéré comme l’un des leaders européens dans l’univers des cryptomonnaies.
Certains pourront s’étonner que Volta Ventures lance un fonds de « seulement » 20 millions, dédié aux toutes jeunes pousses, après avoir levé 55 millions pour son premier fonds, puis 70 pour le deuxième. Pour un expert du secteur : « Le marché belge des start-up n’est pas évident. Il ne présente pas toujours les meilleurs arguments pour séduire les investisseurs ou les grandes familles, qui n’ont peut-être pas été faciles à convaincre pour ce fonds seed. Les ventes à forte valorisation sont rares, et les retours sur investissement pas toujours à la hauteur des espérances. »
Et de rappeler : « Lorsqu’un fonds investit 1 ou 2 millions dans une entreprise valorisée une quinzaine de millions, il faut un exit très élevé pour espérer un retour multiplié par dix… Or, les grosses exits belges dans la tech ne courent pas les rues. »
Basses valorisations
En investissant plus tôt, Volta Ventures fait donc le pari d’entrer à des valorisations plus basses, avec des tickets moindres mais un potentiel de retour bien plus important. Le revers de la médaille ? Une prise de risque plus élevée : ces start-up sont encore peu matures, avec des revenus faibles, parfois inexistants, et des modèles d’affaires encore à stabiliser. Mais Volta mise sur son expérience : Frank Maene, Sander Vonk et Koen de Waele, sous la présidence de Michel Akkermans, composent une équipe qui a déjà fait ses preuves.
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