Northvolt demande la protection contre ses créanciers aux Etats-Unis
Le fabricant suédois de batteries pour véhicules électriques Northvolt, en grandes difficultés financières, a annoncé jeudi qu’il demandait à être placé sous la protection de la loi américaine sur les faillites (chapitre 11) pour faciliter sa réorganisation.
Cette décision va “permettre à la société de restructurer sa dette, d’adapter son activité aux besoins de ses clients et d’assurer une base durable pour la poursuite de ses activités”, a affirmé l’entreprise dans un communiqué, précisant que son activité allait se poursuivre normalement. Cette demande permet en outre à Northvolt d’accéder à un financement de 145 millions de dollars, garantis sur ses actifs, et à un financement clients de 100 millions de dollars, soit 245 millions au total.
Le groupe cherche depuis plusieurs semaines des investisseurs pour se refinancer à court terme et éviter la faillite.
Lire aussi| Northvolt en crise profonde
“Cette étape importante permet à Northvolt de poursuivre sa mission consistant à établir sa propre base de fabrication de batteries industrielles en Europe”, a commenté le président par intérim Tom Johnstone, faisant référence à l’ambition de l’Union européenne de devenir moins dépendante des superpuissances telles que la Chine et les États-Unis dans le cadre de la transition énergétique.
Northvolt espère achever sa restructuration d’ici la fin du premier trimestre 2025 et va d’ici-là évaluer “les propositions d’investissement” venant d’investisseurs “stratégiques et financiers” mais aussi de ses actionnaires actuels, prêteurs et clients.
Northvolt avait annoncé fin septembre la suppression de 1.600 emplois sur 6.500 et le gel du développement de son principal site de production, à Skelleftea, dans le nord de la Suède, pour s’adapter à sa situation financière tendue.
Créé en 2016, Northvolt est considéré comme l’un des grands espoirs européens en matière de batteries au moment où l’Europe cherche à rattraper son retard face aux géants asiatiques, chinois (CATL, BYD) et coréens (LG) en particulier.
Mais le groupe a accumulé les retards de production ces derniers mois et il a décidé de recentrer son activité sur la seule production de cellules de batteries, renonçant au reste de la chaîne de production (cathodes, recyclage…).
Le premier actionnaire de Northvolt est le constructeur automobile allemand Volkswagen (21% des parts) qui connaît lui-même des difficultés. L’annulation par BMW d’une commande de 2 milliards d’euros a également aggravé la situation de l’entreprise.