Négociations salariales: quelle sera la proposition du gouvernement ?
Le cabinet restreint (kern) du gouvernement fédéral élaborera une proposition de médiation à propos des salaires du secteur privé pour les années 2023-2024, ressort-il d’une rencontre organisée mardi après-midi avec le Groupe des dix.
Le principal organe consultatif réunissant syndicats et employeurs n’est pas parvenu à conclure un accord interprofessionnel. Légalement, dans pareille circonstance, le gouvernement doit reprendre la main. Une négociation va dès lors s’ouvrir à ce niveau. Au sein de la Vivaldi, les membres de la coalition heptapartite ont déjà convenu de répartir à 100% l’enveloppe bien-être, destinée à revaloriser les allocations les plus basses. Celle-ci est estimée à près d’un milliard d’euros par an. Ils ont aussi confirmé le maintien de la loi de 1996 sur la compétitivité et l’avaient fait savoir dans un courrier envoyé aux partenaires sociaux fin septembre.
Selon cette loi, la marge salariale est définie sur base d’un rapport du Conseil Central de l’Économie comparant l’évolution salariale belge à celle de ses voisins. Selon ce rapport, les coûts salariaux horaires en Belgique augmenteront de 5,7% de plus que la moyenne des pays voisins sur la période 2020-2024. Il n’y a tout simplement pas de marge pour que les salaires augmentent en plus de l’inflation.
“La situation économique va de mal en pis”
Les syndicats ont une nouvelle fois rappelé tout le mal qu’ils pensaient de cette loi. La FGTB s’est notamment fendue d’un communiqué avant la réunion, jugeant cette loi “injuste et obsolète”. Le syndicat socialiste a à son tour fait référence à un rapport de l’OIT (Organisation internationale du Travail) publié fin de la semaine dernière. “Conformément à la recommandation de l’OIT, les interlocuteurs sociaux devraient déterminer eux-mêmes les contours des négociations salariales. Cette recommandation sera probablement utilisée comme jurisprudence dans d’autres plaintes en cours contre la loi sur la norme salariale,” avertit la FGTB.
“La situation économique va de mal en pis”, a souligné, côté patronal, Pieter Timmermans de la FEB (Fédération des Entreprises de Belgique), qui s’est dit curieux de voir la proposition du gouvernement. Il a également suggéré la mise en place d’un “paquet compétitivité” pour améliorer la concurrence des entreprises.
Le kern examinera la question vendredi. Le Premier ministre et les vice-Premiers ministres devraient déterminer précisément comment l’enveloppe bien-être sera dépensée. Concernant les salaires, on indiquait à bonne source que la formule d’une prime octroyée aux travailleurs actifs dans les secteurs ayant “performé” figurait parmi les propositions sur la table. Ce dispositif avait déjà été mis en place lors de la crise du coronavirus