McKinsey se divise

KEVIN SNEADER © BELGAIMAGE

Pour la première fois de son histoire, le top partenaire de McKinsey se voit empêché d’exercer un second mandat. La firme, au centre de quelques scandales, est à la croisée des chemins.

A la manière des grands cabinets d’avocats et de comptables, McKinsey est un partenariat privé. Selon le cabinet de consultance en stratégie, c’est même le plus grand du monde avec 650 partenaires, 40.000 employés et des revenus aux alentours des 10 milliards de dollars selon les chiffres de Forbes.

Tous les trois ans, la firme élit un top partenaire (global managing partner en anglais), le patron mondial d’un groupe très décentralisé. Seuls deux mandats sont autorisés. La semaine dernière, Kevin Sneader, un Ecossais de 54 ans et vétéran de 30 ans chez McKinsey, s’est vu refuser un deuxième mandat. C’est une première. Sneader n’a pas réussi à passer le premier tour du vote. Le nom du nouveau patron devrait être annoncé sous peu.

Cette défaite est survenue quelques jours après l’annonce de la conclusion d’une transaction pénale de 573 millions de dollars qui éteint les poursuites contre McKinsey pour son rôle supposé dans l’épidémie de morts par surdoses d’opioïdes sur ordonnance aux Etats-Unis, mais n’inclut pas une reconnaissance de responsabilité ou de faute. Selon le Wall Street Journal, cette transaction n’a pas plu aux partenaires en dehors des Etats-Unis. Pas plus qu’ils n’ont apprécié les autres décisions de Kevin Sneader qui a hérité d’une série de scandales.

Sous Sneader, McKinsey a déterminé qu’elle ne prendrait plus de clients dans la sphère politique (parlementaires, partis, lobbyistes politiques, etc.). Elle ne souhaite plus non plus définir la stratégie dans le domaine de la défense, de l’intelligence ou de la justice avec des clients issus de pays non démocratiques. Une position que les partenaires non américains ont vu comme une concentration du pouvoir hors de leurs mains.

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