“Marketplace”, nouveaux formats et “Tech village”: les ambitions de MediaMarkt

MediaMarkt essaie de nouveaux concepts de magasins, dont l’Urban Mobility qui a ouvert à Anvers l’année dernière. © PG/BERTELS FOTOGRAFIE
Camille Delannois

L’entreprise MediaMarkt vient de lancer sa “marketplace” en Belgique. Le leader européen de l’électronique grand public permet désormais à ses partenaires de proposer des produits qui ne sont actuellement pas disponibles dans les magasins de l’enseigne. Remko Rijnders, le CEO Benelux, a encore bien d’autres projets pour notre pays comme le développement de nouveaux concepts de magasins.


Après les Pays-Bas, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie ou l’Autriche, c’est en Belgique que MediaMarkt lance une nouvelle marketplace. Une plateforme sur laquelle ses partenaires pourront proposer des produits, dans des catégories existantes ou nouvelles, qui ne sont en principe pas disponibles dans les magasins belges. Des produits qui concernent par exemple le fitness, la mobilité électrique ou les produits reconditionnés. Au total, cette nouvelle plateforme compte environ 150.000 produits proposés par 75 partenaires, dont Insta360, Medisana, Philips Hue, Lifegoods, Ecovacs, Ninja, Laifen et Imoshion.

“Il s’agit essentiellement d’électronique grand public, précise Remko Rijnders, CEO Benelux de MediaMarkt. Nous n’allons pas commencer à vendre des couches ou des déodorants comme bol.com ou Amazon”, précise-t-il. Objectif ? Devenir le “category killer” dans le domaine de l’électronique. “La marketplace est un élément clé de notre stratégie omnicanale, qui vise à offrir une expérience client unique via différents canaux, que ce soit en magasin ou numériquement via la boutique en ligne et l’application”, ajoute le CEO qui précise qu’il n’est pas question de maximiser les ventes le plus rapidement possible. “L’avantage est qu’elle permet de se développer très rapidement, mais c’est aussi son inconvénient, car elle peut compter des partenaires peu fiables. C’est pourquoi nous attachons une grande importance à la qualité de nos partenaires.”

L’entreprise assure se distinguer de ses concurrents en offrant des services supplémentaires aux consommateurs. Les clients peuvent par exemple retourner les produits qu’ils achètent sur la plateforme dans les magasins physiques, les faire réparer ou demander conseil. “Un service que ne proposent pas nos concurrents”, assure Remko Rijnders.

Autre avantage : les partenaires qui proposeront leurs produits sur la plateforme auront la possibilité de les vendre dans l’un des magasins de l’enseigne. Grâce au service “Space-as-a-Service” (SPaaS), ces partenaires peuvent réserver un espace temporaire ou permanent dans les magasins MediaMarkt. Ces zones prédéfinies en magasin se traduisent par des mises en avant promotionnelles, des zones d’expérience et même des événements. MediaMarkt entend ainsi offrir une expérience client “hors du commun”. “Il s’agit d’un service existant qui n’est cependant pas exclusivement réservé aux partenaires de la marketplace : les partenaires actuels et nouveaux, qu’ils soient issus ou non du secteur de l’électronique, pourront en bénéficier”, précise-t-il.

Stratégie omnicanale

Si l’ensemble de la gamme de produits disponibles est similaire dans la plupart des pays, l’entreprise insiste sur des catégories typiques du marché belge. Deux gammes en particulier sont mises en avant : le gaming – qui connaît une croissance plus rapide en Belgique que dans d’autres pays – et l’e-mobilité. “Ces deux segments sont très populaires chez nous, c’est pourquoi nous proposerons ici une gamme deux fois plus importante que sur notre marketplace néerlandaise par exemple.”

L’entreprise a lancé sa plateforme aux Pays-Bas l’année dernière, où celle-ci rencontre un franc succès depuis lors. “C’est une tendance générale du marché, nous sommes convaincus que notre marketplace va générer une forte croissance dans les prochaines années aussi en Belgique”, poursuit le responsable. L’objectif principal de la marketplace est de fournir un meilleur service aux clients et de générer du trafic pour l’environnement omnicanal de la chaîne. “Il s’agit d’une pièce de puzzle essentielle qui vient s’ajouter à cette stratégie omnicanale.”

“La marketplace est un élément clé de notre stratégie omnicanale, qui vise à offrir une expérience client unique via différents canaux.” – Remko Rijnders, CEO de MediaMarkt Benelux

Aujourd’hui, l’e-commerce représente environ 30% des ventes de MediaMarkt en Belgique. “Le taux de croissance est légèrement plus bas en Belgique qu’aux Pays-Bas”, souligne le CEO, qui est persuadé que, d’ici deux à trois ans, 50% des ventes des produits électroniques se feront en ligne. “Notre objectif est de croître davantage dans les prochaines années, notamment grâce à la marketplace qui va générer plus de trafic, précise Remko Rijnders. Le point fort de MediaMarkt réside principalement dans le fait que nous sommes omnicanaux et que nous nous concentrons également sur l’expérience et les services.” À ce titre, l’entreprise propose aussi bien des conseils en magasin, des contrats téléphoniques, des assurances que des réparations de produits. “Au dernier trimestre, ces services représentaient 15% de notre chiffre d’affaires et nous voulons doubler ce pourcentage au cours des trois prochaines années.”

Afin de compléter son offre en ligne et hors ligne, l’entreprise propose également un service de livraison à domicile et de click and collect. “Aujourd’hui, un client qui commande sur notre site peut venir récupérer sa commande en magasin en seulement 30 minutes”, précise le CEO. À domicile, l’entreprise propose déjà la livraison le jour même au sein du Benelux. “Nous souhaiterions maintenant aller plus loin et offrir aux clients encore plus de commodité en proposant également la livraison à domicile dans les 90 minutes comme c’est déjà le cas en Allemagne”, assure-t-il. Chez nos voisins germanophones, l’entreprise fait appel à Uber pour ce type de service, mais le partenariat n’est pas exclusif. “La collaboration avec Uber ou un autre partenaire dépendra du pays en question et de l’accessibilité.”

© PG/BERTELS FOTOGRAFIE

Nouveaux concepts de magasins

MediaMarkt cherche la croissance aussi bien en ligne que hors ligne. Dans certaines catégories, la part de marché hors ligne atteint les 25%, alors qu’elle n’est que de 7% en ligne. “Nous pouvons donc faire mieux, par exemple en ouvrant de nouveaux magasins, et donc en augmentant la confiance des clients pour qu’ils achètent en ligne, ajoute le responsable. Les magasins de détail sont un pilier important de la croissance, tout comme nos propres marques, que nous promouvons désormais davantage dans nos boutiques.”

En Belgique, comme ailleurs, l’entreprise a développé plusieurs concepts de magasins. Le format de base s’appuie sur un magasin d’environ 2.500 m² qui propose 8.000 références. “Environ 80% de notre chiffre d’affaires provient de ce type de magasins, qui représentent d’ailleurs 80% de notre parc commercial”, précise le CEO.

Dans certaines catégories, la part de marché hors ligne atteint les 25%, alors qu’elle n’est que de 7% en ligne.

Deuxième concept : le format Express, sous forme de petites boutiques urbaines, où l’assortiment est plus restreint, mais dispose également des services (Smartbars, etc.) et un retrait en ligne, entre autres. “Lorsque nous ouvrons un tel magasin, notre chiffre d’affaires augmente d’une fois et demie, car les gens qui achètent en ligne aiment toujours recevoir des conseils du personnel, rapporter quelque chose au magasin ou tester un produit.”

Troisième concept : le format Smart, un magasin d’environ 300 m², axé sur les contrats télécoms, la prise en charge en ligne et les services. Autre format uniquement disponible en Belgique : le magasin Urban Mobility qui a ouvert à Anvers l’année dernière. “Ce magasin qui est consacré à la mobilité urbaine dispose d’une surface de 200 m² au rez-de-chaussée de l’Antwerp Tower. Il convient très bien à Anvers, mais il s’agit plutôt d’un magasin pilote”, détaille Remko Rijnders.

Le CEO observe quelques différences sur le marché belge, notamment entre Wallons et Flamands. “En Flandre, les tendances du marché se rapprochent davantage des Pays-Bas, note-t-il. Les Wallons quant à eux réagissent plus vite aux facteurs économiques externes, ça signifie qu’ils réfléchissent davantage à leurs dépenses.” La dynamique du marché est également différente entre la Belgique et les Pays-Bas. “Aux Pays-Bas, on constate que le marché se consolide. En Belgique, il y a encore beaucoup d’acteurs différents pour l’instant, mais cette consolidation se poursuivra également”, assure le CEO, qui se dit ouvert à la reprise d’autres magasins.

Alors que chez nos voisins, l’entreprise souhaite se concentrer sur son concept Smart, elle privilégie le concept de base et le format Express en Belgique. “Nous n’avons pas la même pénétration qu’aux Pays-Bas, estime-t-il. L’objectif est d’ouvrir 10 à 15 magasins belges dans les prochaines années, dont cinq à six formules de base, et des magasins Smart ou Express.”

Un Tech Village bientôt en Belgique ? Un autre format de magasin innovant est également développé par MediaMarkt, il s’agit d’un véritable écosystème qui évolue sous le nom de “Tech Village”. Ce concept rassemble aussi bien des boutiques de marque que des zones immersives et une zone de gaming sur une surface de 4.000 m² (à noter que l’entreprise a ouvert récemment un Tech Village de 15.000 m² à Hambourg). À chaque étage, des boutiques entourent une place commerciale centrale avec une offre technologique étendue. Dans les magasins partenaires, des marques telles qu’Apple, DeLonghi, Dyson, LG, Philips, Samsung et Sony y présentent leurs dernières innovations. Des zones d’expérience immersive sont également proposées aux visiteurs afin qu’ils puissent découvrir et essayer les nouveaux produits. “Le Tech Village illustre parfaitement notre stratégie ‘Experience Electronics’. Notre objectif est de créer des expériences d’achat inoubliables, qui répondent exactement aux besoins de nos clients”, explique Remko Rijnders. Aujourd’hui, l’entreprise compte déjà plusieurs magasins de ce type en Europe et espère en ouvrir encore davantage d’ici la fin de l’année. Un village technologique est également prévu en Belgique à moyen terme, mais l’emplacement n’a pas encore pu être trouvé. “Nous avons cherché à Anvers et à Bruxelles, mais c’est presque impossible de disposer d’autant d’espaces dans ces grandes villes, déplore le CEO. Mais nous sommes toujours en recherche active et l’objectif est de l’ouvrir cette année. Si vous connaissez une bonne localisation, nous sommes preneurs.”

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