L’entreprise liégeoise, célèbre pour ses ralentis et ses outils pour la production audiovisuelle, se porte bien. Son CEO, Serge Van Herck, raconte dans notre Trends Talk comment elle surfe sur la multiplicité des événements sportifs et de l’information en continu outre-Atlantique. Elle se permet de répercuter le surcoût généré par les droits de douane américains sur ses clients, mais de façon intelligente.
Serge Van Herck, CEO de EVS depuis 2019, est l’invité de notre Trends Talk, qui passe en boucle ce week-end sur Trends Z. L’entreprise liégeoise est un fleuron dans le domaine de la production audiovisuelle, mondialement réputée pour les ralentis dans les événements sportifs.
Après une période plus difficile, l’entreprise a repris le chemin de la croissance. “EVS se porte bien, sourit Serge Van Herck. Quand on regarde l’évolution de ces dernières cinq années, nous pouvons être fiers de la croissance qu’on a pu réaliser. Les actionnaires sont assez contents de l’évolution de notre cours en bourse.” Tous les signaux sont au vert.
Le fameux ralenti créé par EVS, réalisés en temps réel, reste au coeur de son business model. “Tout le monde le connaît et nous avons continué à l’améliorer pendant toutes ces années, aujourd’hui encore avec l’intelligence artificielle, dit-il. Mais nous avons également fait évoluer notre portefeuille de produits, vers des systèmes de production en direct. Les événements sportifs restent majeurs pour nous, mais nous travaillons aussi, de plus en plus, pour les journaux télévisés ou pour créer les informations publiées sur les réseaux sociaux.”
En Belgique, RTL est 100% EVS, mais la RTBF intègrera ces technologies dans son nouveau bâtiment et les chaînes flamandes l’utilisent également.
La croissance américaine
Le principal marché de l’entreprise, ce sont toutefois les Etats-Unis. “Nous sommes persuadés que la plus grosse partie de notre croissance future viendra de là, souligne Serge Van Herck. Nous avons un bureau dans ke New Jersey, près de New York, un autre à Los Angeles etdésormais à Denver. Nous avons pris la décision pour accélérer
encore nos investissements et notre présence aux États-Unis. Nous passerons très bientôt de cinquante collègues en Amérique du Nord à septante.”
Le sport en direct y est omniprésent, souligne-t-il: basket, base-ball, football, hockey… Les compétitions sont nombreuses, y compris au niveau universitaire. “Ce sont autant de possibilités de faire valoir nos technologies, dit-il. Nous sommes fiers d’avoir déjà des clients comme CNN, Fox Sports, CBS…” Des plateformes, aussi, avec un énorme contrat à la clé, dans la durée, mais il ne peut pas en révéler le nom. EVS sera, encore, de la partie du pour la Coupe du monde de football organisée en 2026 aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique. C’est signé!
Droits de douane: impact maîtrisé
L’incertitude créée par les droits de douane et la stratégie commerciale de Trump ne l’inquiète pas trop. Il est vrai qu’avec la qualité et la fiabilité de ses outils, EVS peut se permettre… d’être la plus chère du marché.
“Cela impacte nos clients parce qu’ils devront payer, précise Serge Van Herck. Nous ne réduisons pas nos marges parce que nous avons des tarifs supplémentaires. Ce que l’on essaie de faire, c’est d’envoyer notre technologie d’une façon intelligente. On dissocie le hardware et le software parce que les tarifs ne sont
d’application que sur la partie hardware. Cela permet de diviser l’impact par trois ou
quatre pour nos clients finaux.
Ce patron d’origine flamande, de la région gantoise, se dit heureux en Wallonie. Et optimiste pour l’avenir de la Région. Un Trends Talk à ne pas manquer.