Manuel Pallage, CEO de NSI Software & services: vision internationale et leadership de proximité

Avec Manuel Pallage à sa tête depuis 2021, NSI emploie aujourd’hui pas moins de 1.865 collaborateurs et réalise un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros.
Christophe Charlot
Christophe Charlot Journaliste

À la tête d’un groupe informatique de 1.865 personnes, Manuel Pallage est un patron atypique. Réussissant la croissance en Belgique et à l’étranger, il fait tout pour proposer un management humain et proche de ses équipes. Partageant ses goûts et créations musicales, il fait de l’authenticité et de la créativité des moteurs essentiels de succès.

En 2010, quand Manuel Pallage a rejoint l’entreprise NSI en tant que directeur général, elle comptait environ 200 personnes dans ses rangs et générait 24 millions d’euros de chiffre d’affaires. Aujourd’hui, alors qu’il est CEO de l’entreprise informatique depuis 2021, ce sont pas moins de 1.865 collaborateurs qui réalisent un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros. C’est dire s’il a vu l’entreprise grandir.

Mais la croissance, pour ce souriant patron, c’est une nécessité qui va bien au-delà des chiffres. “Une entreprise doit toujours chercher à croître, avance-t-il, sinon elle accepte qu’elle pourrait moins performer, tendre vers la stagnation voire… la médiocrité. Ce n’est pas acceptable, surtout que la croissance permet aussi de créer de nouvelles opportunités pour le personnel qui veut relever de nouveaux challenges.”

Croissance organique, 7 à 9% par an

Pour cela, Manuel Pallage maintient une stratégie combinant une croissance organique, qui tourne autour de 7 à 9% annuellement, et des acquisitions. Depuis un premier rachat en 2011, le partenaire informatique des entreprises wallonnes réalise, en effet, une acquisition tous les deux ou trois ans en moyenne.

Soit il s’agit de reprises très thématiques pour augmenter les compétences de NSI sur certains créneaux, comme ce fut le cas récemment avec l’acquisition de Nubeo qui a permis au groupe de se renforcer dans l’intégration d’Odoo chez ses clients en doublant son équipe experte dans ce domaine. Soit il s’agit de développer l’entreprise à l’étranger, dans les régions francophones exclusivement. En effet, le groupe informatique flamand Cegeka, qui emploie 10.000 personnes, est actionnaire de NSI à concurrence de 75%, aux côtés du spécialiste liégeois de l’investissement Noshaq. Cegeka est actif au niveau international, mais part du postulat que c’est NSI qui s’occupe des territoires francophones.

Et ces derniers temps, le groupe wallon a étendu son emprise internationale à Marseille, Paris ou même au Québec, en intégrant des entreprises. Dans la cité phocéenne par exemple, NSI a repris une société spécialisée dans le “testing digital”, dont le business est de réaliser les tests d’applications sur tous les types d’appareils possibles, ainsi que des tests d’accessibilité pour toutes formes de handicaps.

Aujourd’hui, NSI propose à ses clients pas mal de services informatiques différents : le développement, sur mesure, d’applications (son métier historique), le déploiement d’ERP ou d’infrastructures cloud, de la cybersécurité et du consulting. On retrouve des noms bien connus en Wallonie et à Bruxelles parmi ses clients : le Chirec, John Cockerill, IBA, Cora, Trendy Foods, etc.

Esprit familial et culture du feedback

Cette évolution du groupe pousse Manuel Pallage à voyager bien plus qu’auparavant. Car le manager est très impliqué dans l’intégration des nouvelles équipes dans le groupe dont il tient à maintenir la culture actuelle. “La culture de notre entreprise est un patrimoine, insiste le CEO de NSI. Je n’ai jamais connu cela ailleurs et je tiens à la maintenir absolument. C’est un patrimoine que l’on reçoit et que l’on doit transmettre au suivant.”

Manuel Pallage décrit la culture de son entreprise comme très familiale, malgré le nombre de personnes qui travaillent dans le groupe. Un aspect qui se matérialise par une grande solidarité entre les employés et une intelligence collective assez répandue dans les équipes. “Cette culture ‘familiale’ tire les collaborateurs vers le haut, détaille le patron de NSI. Et pour cela, on tient à ce que les managers aiment les gens et fassent le nécessaire pour tirer le meilleur de chacun.”

Une démarche encouragée par une “culture du feedback” très développée, continue Manuel Pallage. “Quand quelque chose ne va pas, on le dit rapidement, ce qui permet d’ailleurs de soutenir une bonne gestion et planification des carrières de chacun.” Par ailleurs, le CEO de l’entreprise wallonne tient à ce que cette culture positive soit rendue possible par un management très plat et très disponible. “Entre les équipes et moi, il n’y a que deux niveaux”, insiste-t-il.

Quand quelque chose de significatif se passe, je me plais à être dans les tranchées avec les collaborateurs”
Manuel Pallage

Manuel Pallage

CEO de NSI

Sur le terrain avec les équipes

D’ailleurs, il met un point d’honneur à montrer l’exemple au quotidien. Car le “style Pallage”, c’est d’être sur le terrain et proche des équipes. Bien plus qu’un discours et quelques poignées de mains : “quand quelque chose de significatif se passe, je me plais à être dans les tranchées avec les collaborateurs, admet-il. Si je dois être sur le terrain avec une équipe pour une mise en production ou un événement important, je suis au rendez-vous. C’est ma manière de manager, et je pense que c’est essentiel d’être présent là où les collègues ont besoin de moi.”

Cette proximité, le patron tient aussi à la garder autant que possible avec ses clients. Même s’il admet que cela arrive moins qu’auparavant : “les clients savent bien que si quelque chose se passe ou s’il existe un risque particulier, ils peuvent m’appeler.”

L’authenticité est ce qui lui importe le plus. Être lui-même, avec les équipes, les clients et sur le web. Car depuis maintenant plus de deux ans, le boss de NSI partage ouvertement sa passion sur les réseaux sociaux. Chaque samedi, sur LinkedIn, il casse les codes et parle de musique. “On n’est pas qu’un job !, lâche Manuel Pallage. Je parle de musique car j’adore ça, cela fait partie de moi. C’est d’ailleurs mon hobby : écrire des chansons pour des musiciens indépendants, un peu partout dans le monde.” Sous le nom d’artiste Time To Act, le boss de NSI est parolier. Une activité qu’il a démarrée en plein confinement et qu’il n’a pas arrêtée. Et qui lui permet d’approcher les 500.000 écoutes sur l’un de ses titres sur Spotify : “Hope”.

Une caractéristique qui semble animer le patron, hyper confiant dans les prochaines étapes que NSI devra franchir. Dont une très importante en 2025 : le rachat et l’intégration des quatre entreprises francophones qui ont été reprises, parmi d’autres, en 2023 par Cegeka dans le cadre d’une OPA sur le groupe CTG (Computer Task Group), coté à la Bourse de New York. Un nouveau défi que le finaliste du Manager de l’Année se réjouit de relever, et qui portera le chiffre d’affaires de NSI à 250 millions d’euros.

C.V.
1992-2000. STAR APIC, comme product manager, puis sales director
2000-2001. General manager d’Intrasoft International
2001-2006.General manager de STAR APIC
2006-2010. General manager de CSB Consulting (Bull)
2010-2021. General manager de NSI IT Software & Services
2021… CEO de NSI IT Software & Services

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