Les déjeuners de la Villa Lorraine: entre terre et mer avec Jean-Paul Philippot (RTBF) et Denis Van Weynbergh

Ils sont tous les deux passionnés de voile. À gauche, le capitaine du paquebot RTBF, en pleine bourrasque financière. À droite, le premier skipper belge à avoir terminé le Vendée Globe, l’épreuve du tour du monde à la voile en solitaire, sans escale, ni assistance. Vogue la rencontre !
Depuis qu’il a pris la barre du navire RTBF, il y a tout juste 23 ans, Jean-Paul Philippot s’offre le même rituel estival. Pour déconnecter, il navigue en Méditerranée sur le petit voilier qu’il s’est offert avec un ami. L’administrateur général est un véritable amoureux de la mer, et c’est donc avec une certaine allégresse qu’il a accepté notre invitation à déjeuner avec l’un des héros belges de l’année : Denis Van Weynbergh, premier skipper du plat pays à avoir bouclé le prestigieux Vendée Globe.
JEAN-PAUL PHILIPPOT. Je fais un peu de voile et j’adore ça. La mer, c’est mon espace de déconnexion et de liberté. Elle me ramène aussi à énormément d’humilité. Mais j’ai un sentiment complexe par rapport à la mer, à la fois de crainte et d’attirance. Donc, évidemment, je ne peux qu’être fasciné et très, très, très, très respectueux de votre parcours. Non seulement parce que vous avez pu prendre le départ du Vendée Globe, mais aussi de toute l’épopée entre la sortie du chenal des Sables-d’Olonne et votre arrivée après 117 jours de mer en solitaire.
DENIS VAN WEYNBERGH. Oui, ce sont deux épisodes vraiment différents. Il est vrai que, pour être au départ, c’est presque plus compliqué. Moi, cela faisait six ans que je travaillais sur ce projet. Ce n’est pas évident de convaincre des partenaires et de faire tout ce qu’il faut pour y arriver. La première casquette que l’on doit porter, c’est celle de chef d’entreprise parce qu’on doit vendre le projet et, ensuite, gérer tous les aspects : financiers, logistiques, ressources humaines, communication, etc.
J.-P.P. Où étiez-vous basé ? En Vendée ?
D.V.W. Oui, je suis basé en Vendée parce que j’ai acheté le bateau là-bas et que j’avais déjà préparé d’autres bateaux dans cette région. Donc, je me suis créé un mini-réseau sur place.
TRENDS-TENDANCES. Quel est le budget pour une telle aventure ?
D.V.W. Déjà, rien que pour le bateau, hors budget de fonctionnement, on est entre 700.000 et 800.000 euros…
J.-P.P. C’est un bateau d’occasion !
D.V.W. Oui. Le même bateau neuf, c’est entre 5 et 7 millions d’euros, parce que les degrés de technicité d’aujourd’hui sont beaucoup plus élevés. Et puis, il y a tout le reste. En plus du bateau, on arrive à un budget de près de 1,9 million d’euros. En sachant que j’ai été fortement aidé par une équipe de bénévoles ou plutôt de volunteers – je préfère ce terme anglais qui est beaucoup plus parlant – à qui je n’ai pas dû payer de salaire…
La mer, c’est mon espace de déconnexion et de liberté. Elle me ramène aussi à énormément d’humilité. – Jean-Paul Philippot, Administrateur général de la RTBF
Un budget facile à boucler ?
D.V.W. Aussi difficile que le Vendée Globe ! En fait, j’ai fait deux Vendée Globe (rires) ! La recherche de financement et puis la course. J’ai dormi sur le bateau pendant deux ans parce que je n’avais pas de budget. La recherche de sponsors m’a pris entre 80 et 90% de mon temps. Donc, ça veut dire qu’on prépare moins le bateau, qu’on navigue moins… Alors, au début, on a des petits partenaires, des PME qui mettent 5.000 ou 10.000 euros, mais ce n’est évidemment pas suffisant. Ce qui fait que j’ai effectué pas mal de sorties en mer pour financer une partie du projet, parce que c’était une bonne source de revenus. Et c’est là que je suis entré en contact avec D’Ieteren Group, qui est devenu mon gros sponsor parce que j’ai fait des incentives pour eux. J’ai eu la chance d’accueillir les membres du board à bord et, petit à petit, je leur ai présenté mon projet. J’ai partagé mes valeurs et, à un moment donné, on s’est rendu compte qu’il y avait adéquation entre les valeurs de l’entreprise et celles de mon projet. Donc, pour moi, en tant que skipper belge avec un bateau belge, c’est une vraie fierté d’avoir un partenaire 100% belge. La boucle est bouclée. C’est comme ça que la belle histoire a commencé…
J.-P.P. Il y a un point de connexion avec l’entreprise dans laquelle je travaille : le groupe D’Ieteren est un partenaire de cœur, un sponsor historique de CAP48. Là aussi, c’est un engagement à long terme autour d’un certain nombre de valeurs, sans nécessairement de return économique direct derrière. Pour votre projet, je trouve ça bien d’avoir des groupes belges qui ne sont pas dans le rendement immédiat et qui ont, quelque part, un côté visionnaire de soutenir une aventure alors qu’il y a une part de risque énorme…
D.V.W. Oui, on n’était pas encore qualifié à ce moment !
J.-P.P. Tout est risqué ! Dès le moment où on sort jusqu’au moment où on rentre, en sachant que, dans des éditions précédentes, il y a eu des abandons quasi dans les premières 24 heures. Donc, voilà, il y a un groupe entrepreneurial belge qui vient avec un engagement sincère pour soutenir des acteurs locaux. À mes yeux, ça a de l’importance d’avoir des entrepreneurs, des familles, des actionnaires, des groupes belges qui investissent belge.
D.V.W. Avec ici de bons retours dans les médias puisqu’on a le naming du bateau. Habituellement, on est sur des chiffres de un à quatre, voire de un à cinq par rapport à l’investissement, mais là, je pense qu’on les a “explosés” (sourire) ! Mais surtout, c’est une aventure qui est restée à taille humaine. Et je pense que le message derrière tout ça, c’était que si des gens, dans leur groupe, s’impliquent dans le changement, prennent des risques, cela peut être bénéfique pour l’entreprise.

Parce qu’il faut rappeler que, vous-même, vous avez changé de vie à 50 ans. Vous avez revendu votre société de courrier express pour prendre un autre cap et réaliser ce projet du Vendée Globe. Quelle a été l’étincelle ?
D.V.W. C’est une bonne question. Je pense que c’est quelque chose qui germait en moi depuis un petit temps déjà. J’avais déjà failli changer d’horizon en 2002, à l’âge de 35 ans, pour aller habiter à La Rochelle et puis, ça ne s’est pas fait. Après, on doit quand même se battre contre des pensées limitantes dans ce genre de projet. Déjà oser le projet, c’est une victoire en soi. En fait, on s’est défini quatre victoires pour le Vendée Globe : oser le projet, trouver les fonds, être au départ et être aussi à l’arrivée. Refaire une carrière à 50 ans, c’est prendre des risques, faire un virage à 180 degrés, sortir de sa zone de confort, que ce soit sportivement ou financièrement dans la vie quotidienne.
Monsieur Philippot, changer de vie à 50 ans, ça vous a effleuré l’esprit ?
J.-P.P. (Long silence) Moi, je suis un manager. Toute ma vie, j’ai géré des équipes, de grandes équipes et parfois de très, très grandes équipes. Dans mon parcours professionnel, à différents moments, j’ai pris des risques managériaux, non seulement de vrais risques à titre personnel, mais aussi par rapport à la boîte, dans le sens où, si ça ne marche pas, je vole dehors ! Mais je n’ai jamais pris un risque entrepreneurial. Du coup, quand je suis avec quelqu’un comme vous, j’admire, j’analyse, mais je me dis “Je ne l’ai pas fait”. Donc moi, je me décris comme un gestionnaire, certainement capable de prendre et d’imprimer des tournants stratégiques qui ont des parts de risque importantes, mais le risque entrepreneurial, je ne l’ai jamais pris. Et j’ai beaucoup de respect pour l’entrepreneur qui, à un moment donné, prend effectivement ce risque et se dit “Je retourne la table !”.
D.V.W. C’est une belle expression ! Il faut savoir sortir de sa zone de confort…
J.-P.P. Oui, vraiment, j’ai du respect pour ça. Et donc, ce cap-là, je ne l’ai pas encore franchi…
Vous dites “pas encore”, mais l’année prochaine, votre mandat d’administrateur général arrivera à échéance, vous aurez 66 ans et vous pourriez vous lancer dans la grande aventure de l’entrepreneuriat !
J.-P.P. Vous connaissez mon propos, on n’injurie pas le futur, mais en tout état de cause, si j’ai encore la même énergie mentale et physique que celle que j’ai maintenant, je n’arrêterai pas de travailler.
Vous ne prendrez pas votre retraite pour sillonner les mers sur votre voilier ?
J.-P.P. Sûrement pas ! Je naviguerai peut-être un peu plus, mais je ne prendrai sûrement pas ma retraite. J’aspire et j’ai envie de continuer à bosser. On verra comment les choses se présentent.
Monsieur Van Weynbergh, vous êtes aujourd’hui dans l’écurie de l’agence The Friends by Verhulst qui gère votre agenda pour des conférences ou des séminaires. Quel est votre tarif ?
D.V.W. Un maximum de dollars (rires) ! Non, c’est 3.500 euros pour une conférence. Les champions olympiques belges sont sur le même tarif. Honnêtement, pour un skipper du Vendée Globe qui a terminé la course, ça reste un tarif à la belge. En France, on est sur le double. Là, j’ai des conférences qui sont déjà bookées pour 2026. En fait, c’est la première fois que je remarque, dans ce projet, que les différentes études que j’ai faites et toutes les compétences professionnelles que j’ai amassées me transforment un peu en une espèce de couteau suisse. Que ce soit pour négocier des contrats, organiser des événements, gérer une PME, m’occuper de logistique comme je l’ai fait chez MSF ou rédiger des communiqués de presse. J’ai toute une série de facettes que je peux utiliser. En fait, il y avait une finalité dans tout ce parcours, mais je ne le savais pas à l’époque. On m’a toujours reproché de me diversifier alors que tout était cohérent…
J.-P.P. Et puis, il y a votre exploit qui est phénoménal ! Il montre à quel point, que ce soit dans le sport, la culture ou le divertissement, des figures emblématiques locales peuvent créer de l’inspiration, de l’émotion, un sens et des valeurs qui font que l’on vient vous applaudir sur la Grand-Place de Bruxelles. Car il n’y avait pas que des amateurs de voile lorsque vous êtes apparu sur le balcon de l’Hôtel de Ville…
D.V.W. C’est vrai.
Justement, Monsieur Philippot, vous épinglez les talents locaux, or certains politiques de la majorité MR-Engagés estiment, par exemple, qu’une émission de divertissement comme “The Voice” n’a pas sa place sur une télévision de service public…
J.-P.P. Il y a dans le vocable divertissement une association à la futilité, à quelque chose qui n’est pas utile. Moi, j’ai un autre regard là-dessus. Je travaille comme tout le monde. Quand je rentre chez moi, je ne trouve pas choquant, de temps en temps, de me divertir. Cela fait quand même partie de la vie d’un être humain. Un média public doit garantir la bonne exécution de ses missions et de ses valeurs. À ce titre, une émission de divertissement remplit deux fonctions. La première, c’est divertir, c’est-à-dire permettre de prendre du recul par rapport à ce qui peut être anxiogène, comme l’info par exemple. La deuxième, c’est révéler des talents locaux, parler de nos patrimoines locaux, parler de nos histoires locales. Par exemple, quand on fait Les Étoiles du chocolat belge, on a une émission qui divertit sur le savoir-faire de nos artisans belges, des hommes et des femmes qui ont du talent et qui s’exportent. Pareil pour The Dancer. Je parlais récemment avec deux professionnels qui ont une école de danse et qui me disaient que, après la première saison, ils avaient eu 30% d’inscription en plus…
D.V.W. On est en plein dans votre mission de service public !
J.-P.P. Le divertissement illustre la grammaire d’une communauté qui est faite de représentations et d’histoire. Les représentations, ce sont des talents sportifs, culturels, humoristiques, de la chanson, de la danse, etc. Et l’histoire, ce sont des patrimoines et des cultures. Alors, dire qu’il y a des missions de service public et que le divertissement en est une ou pas… Pour moi, le débat n’est pas là. La question est plutôt : quand nous produisons une émission, contribue-t-elle à révéler des talents ? Contribue-t-elle à parler de la société où l’on vit et de notre patrimoine ? Je ne trouve pas choquant, pour un service public, de mettre 500 personnes dans un studio pour qu’ils désignent la meilleure danseuse ou le meilleur danseur.

La sortie de Georges-Louis Bouchez, dans ‘Wilfried’, sur le fait qu’on pourrait se passer d’un média de service public comme la RTBF, ça vous affecte ?
J.-P.P. Je ne vais pas rentrer dans le débat.
Pourquoi ?
J.-P.P. Georges-Louis Bouchez est une personnalité politique de premier plan. Comme personnalité politique, elle est dans son rôle à poser des débats. Moi, je suis le responsable d’un média public et, à ce titre-là, je n’ai ni le même rôle, ni les mêmes responsabilités, ni les mêmes devoirs. Voilà. Et donc, je ne me sens pas légitime à rentrer dans un débat public de cette nature. (Silence) Je suis très heureux d’être là aujourd’hui avec Denis Van Weynbergh parce que je pense qu’il incarne un certain nombre de qualités et de caractéristiques dont un groupe social, une société, la Belgique francophone, la Belgique et peut-être l’Europe ont un impérieux besoin. Pour donner du sens et pour donner à chacune et chacun la perception concrète et réelle que l’impossible est accessible. Pour donner à chacune et chacun le sentiment de ses propres forces et aussi le sentiment que le parcours a autant, voire plus d’importance, que le résultat.
D.V.W. Oui, c’est clair. C’est peut-être ça aussi qui a fait l’adhésion à notre projet. Finalement, c’est le mec tout à fait classique qui a voulu se lancer dans un truc incroyable et qui, in fine, y est arrivé, même s’il est arrivé hors délai. C’est le lucky loser qui crée la sympathie. Même si je n’aime pas le terme, l’une de mes plus grandes fiertés, c’est justement ça : c’est d’avoir changé de modèle et lancé ce projet d’entreprise. Parce qu’il n’y a pas que de la voile. Il faut monter une équipe, trouver le budget, se lancer dans la course et nous y sommes arrivés. C’est ça aussi, le challenge.
La première casquette que l’on doit porter, c’est celle de chef d’entreprise parce qu’on doit vendre le projet. – Denis Van Weynbergh, Aventurier et entrepreneur
J.-P.P. C’est là que l’audace est importante. C’est là que la prise de risque est importante. Et ça, c’est une culture que l’on a en nous. Vous le démontrez ici, aujourd’hui, et on pourrait prendre 10 autres figures belges francophones dans des domaines qui vont de l’industrie jusqu’aux arts de la scène, en se disant que ce sont des femmes et des hommes qui ont fait preuve d’audace, qui ont un niveau d’ambition collective, pas égotiste, mais qui surtout se sont dit : “L’impossible, moi, je peux le réaliser !” Et donc, selon moi, en tant que média de service public, couvrir ce genre démarche et cette forme d’inspiration, cela fait sens. C’est une vraie mission.
Mais à titre personnel, vous êtes toutefois épinglé par la ministre des Médias Jacqueline Galant qui estime qu’il faut réinstaurer une meilleure gouvernance à la RTBF…
J.-P.P. (Long silence) Denis, je ne vais pas trahir vos propos, mais ce qui est extrêmement symbolique, c’est que vous parlez beaucoup de l’équipe. Vous ne vous en rendez même pas compte, mais lorsque vous parlez de la course ou d’un incident, vous dites “Nous avons fait ceci”. Donc, j’ai envie d’utiliser le même élément de langage. Ce n’est pas Jean-Paul Philippot. C’est nous, l’entreprise, la RTBF… Et mes rapports avec Jacqueline Galant sont d’une toute autre nature et d’une toute autre qualité que ce que l’on peut résumer parfois dans une petite phrase. Chacun doit être dans son rôle, avec ses responsabilités et ses limites. Moi, ce qui m’importe, c’est ce que sera la RTBF dans 5, 10 ou 15 ans…
Même si vous n’y serez plus ?
J.-P.P. Attendez, vous ne pouvez pas travailler pour une boîte et la résumer à une seule fonction ! En tout cas, ce n’est pas ma manière de m’engager. Tout ce que l’entreprise a parcouru, c’est le fruit d’un travail collectif. Ce n’est pas une personne seule qui peut tout changer. (Il s’adresse à son interlocuteur du jour) Et maintenant ?
D.V.W. On a plein d’idées ! J’aimerais bien être dans la transmission, justement. Pouvoir monter une équipe, mais avec un autre skipper que moi, pour un nouveau Vendée Globe. J’aime beaucoup l’exemple du hockey et de ce qu’ils sont parvenus à faire, parce que je suis moi-même joueur de hockey. Je pense qu’il y a deux ou trois skippers en Belgique qui ont du potentiel et j’aimerais les accompagner.

Et vous, Monsieur Philippot, quel serait votre “Vendée Globe” ?
J.-P.P. Je n’ai ni cette prétention ni le même courage. J’ai deux envies qui me titillent depuis très longtemps. La première, c’est d’avoir l’audace personnelle de lâcher l’amarre et de partir seul. Mais je n’ose pas. J’ai peur de naviguer seul. La deuxième, ce n’est pas de faire un tour du monde car je n’en ai pas les compétences physiques et probablement pas les qualités mentales, mais ce serait d’arriver à passer une fois l’équateur. Changer d’hémisphère…
D.V.W. C’est symbolique aussi de franchir l’équateur…
J.-P.P. Tout à fait. Cela me plairait.
Jean-Paul Philippot
• Né le 26 juin 1960 à Liège.
• Diplômé de la Solvay Business School en 1984.
• Directeur du Centre hospitalier Molière-Longchamp, à Bruxelles, de 1985 à 1987.
• Conseiller puis chef de cabinet adjoint du ministre-président de la Région de Bruxelles-Capitale Charles Picqué de 1989 à 1995.
• Administrateur délégué d’IRIS, le réseau des hôpitaux publics bruxellois, de 1996 à 2002.
• Administrateur général de la RTBF depuis 2002.
Denis Van Weynbergh
• Né le 29 juillet 1967 à Ixelles.
• Licencié en sciences politiques de l’ULB en 1992, puis en journalisme en 2008.
• Moniteur de voile à l’UCPA dans les années 1990, logisticien pour MSF de 1995 à 1997, puis actif dans l’événementiel chez Verhulst.
• En 2002, il rachète une société de courrier express qu’il dirige durant 15 ans.
• Plusieurs courses nautiques de prestige à son palmarès.
• Premier skipper belge à boucler le Vendée Globe en 2025.
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