Jean-François Sidler, CEO de Stûv: “Une vision énergétique”

Jean-François Sidler, CEO de Stûv

Les CEO ont des attentes fortes pour les prochains gouvernements. Loin du débat sur la taxation des millionnaires, ils veulent mettre l’accent sur un soutien à l’activité économique. Non sans dénoncer un climat qui y est hostile. Déclarations fortes.

“Pour notre entreprise et notre secteur, il faut que le monde politique ait une vision stratégique de sa politique énergétique. Aussi bien pour les industries que les particuliers. Comment veut-on chauffer les citoyens ? Peu de gens le savent, mais la biomasse, dont le bois, est la première source d’énergie renouvelable en Belgique. Aujourd’hui, il est impossible de se passer de la biomasse dans le secteur énergétique pour arriver à 42% d’énergies renouvelables d’ici 2030.

On a besoin d’une politique plus forte au niveau fédéral et surtout au niveau européen. Pourquoi ? Car c’est là que se joue la légifération des normes énergétiques (étiquetage, écodesign, performance). La Wallonie soutient notre filière, mais il n’y a aucun consensus au fédéral, ce qui affaiblit notre position en Europe.

Un risque de délocalisation ? Pour notre part, on a toujours fait de l’ancrage local notre stratégie. On doit donc continuer à y croire, on a besoin de sentir un soutien. Mais c’est vrai que Stûv dispose aussi d’une usine au Canada, à destination du marché américain. Les coûts énergétiques et salariaux y sont plus faibles. On y est bien plus compétitif. Ici en Belgique, le coût de la main-d’œuvre nous limite dans notre développement. On voudrait proposer des produits d’entrée de gamme, mais c’est impossible.”

Le coup de gueule des patrons

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