En quittant Proximus pour Vodafone, Boutin fait un pied de nez à l’Arizona: “Où se trouve la clause de non-concurrence?”
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![Olivier Mouton](https://img.static-rmg.be/a/view/q75/w150/h150/5085703/olivier-jpg.jpg)
Vivement critiqué par la N-VA et le MR, le CEO de l’opérateur téléphonique opte pour un nouveau défi. Rien à voir avec la politique, précise-t-il. La N-VA s’inquiète de le voir partir pour un opérateur plus grand et concurrent direct. Il quitte un “navire qui coule”, dénonce-t-elle.
Ne nous quittons pas fâchés. “Après sept années incroyables chez Proximus, le moment est venu d’un nouveau pas“, communiquait samedi Guillaume Boutin, son CEO, annonçant devenir CEO Investments & Strategy chez Vodafone. Un coup de tonnerre dans le ciel des entreprises publiques belges.
Vivement critiqué dans sa gestion par les partis de l’Arizona, N-VA et MR en tête, le Français avait pourtant rebondi en prenant du “grade”: il avait pris la direction de l’entité Proximus Global, intégrant les activités internationales de l’entreprise, aux Etats-Unis et en Inde.
Les deux événements ne seraient pas liés, précise-t-il. On ne peut toutefois s’empêcher de faire un rapprochement…
Pied de nez et soulagement
Son départ est une surprise et un pied de nez à l’Arizona, qui devrait s’en trouver comblée: elle pourra lui choisir son successeur. Parmi les critiques de la N-VA figurait la reconduction à son poste de Guillaume Boutin, décidée avant terme par le gouvernement Vivaldi d’Alexander De Croo.
Le conseil d’administration du Groupe Proximus, lui, regrette le départ de Guillaume Boutin, tout en lui étant “reconnaissant pour sa contribution exceptionnelle à la croissance de Proximus”, souligne l’entreprise.
“Nous avons posé les jalons du futur avec nos investissements dans les infrastructures IT et le réseau, ainsi qu’avec la diversification internationale”, souligne Guillaume Boutin. C’est le long exposé qu’il avait fait en commission de la Chambre, où il avait été entendu.
En devenant CEO Investments & Strategy chez Vodafone, Guillaume Boutin prolongera une mission similaire au sein d’un opérateur bien plus grand que Proximus. Les contacts, précise-t-il, ont été pris avant “l’incident” politique. Une opportunité dans sa carrière, point barre.
“Où est la clause de non-concurrence?”
Michael Freilich, le député N-VA qui avait le plus fortement visé Guillaume Boutin au parlement, s’étonne de le voir partir pour un concurrent direct “qui travaille directement sur les mêmes marchés” que Proximus Global”. “Où se trouve la clause de non-concurrence?, demande le député nationaliste. Cela doit être investigué.”
Michael Freilich estime encore que ce départ est une “honte” et affirme que Guillaume Boutin “quitte un navire qui coule comme si de rien n’était”.
Georges-Louis Bouchez, président du MR, a quant à lui relayé des message rappelant que l’action de Proximus avait été divisée par six sous sa présidence.
Son successeur aura bien des défis à rencontrer: il devra poursuivre le plan d’investissements dans la fibre optique – quelque 6 milliards, sans soutien de l’Etat -, poursuivre la diversification internationale et rendre l’entreprise concurrentielle face à l’arrivée du “casseur de prix” Digi, quatrième opérateur belge. Sans oublier un éventuel débat sur la participation de l’Etat dans l’entreprise.
Excusez du peu. Voilà, à tout le moins, un premier chantier urgent pour Vanessa Matz (Les Engagés), nouvelle ministre en charge des Entreprises publiques.
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