De Sutter et bpost discrets sur la rémunération du nouveau CEO
La rémunération du nouveau CEO de bpost, Chris Peeters, demeure plutôt mystérieuse. “Conforme au marché”, assure l’entreprise postale.
Bpost, détenue à 51% par l’Etat belge, a annoncé la semaine dernière la nomination à sa tête de l’actuel CEO d’Elia, le gestionnaire du réseau d’électricité.
La question de la rémunération d’un patron d’entreprise publique demeure sensible. Selon Le Soir, Chris Peeters gagnera au moins 200.000 euros de plus que son prédécesseur. Son salaire fixe annuel serait de 585.000 euros et pourrait grimper jusqu’à 1,2 million grâce aux bonus.
La ministre compétente, Petra De Sutter, renvoie vers l’entreprise postale. Cette dernière assure que la rémunération est conforme “aux accords passés avec les autorités” en la matière. “L’enveloppe de base est la même. Les primes variables liées aux performances sont conformes au marché.”
L’opposition demande des explications
Dans l’opposition, le PTB a réclamé lundi la réunion -cette semaine encore- de la commission des Entreprises publiques de la Chambre. Les communistes veulent entendre les explications de la ministre.
“Les montants cités dans la presse se situent bien au-dessus du plafond légal dans les entreprises publiques. Un nouveau patron chez bpost signifie manifestement un nouveau bonus. Quand les facteurs, les chauffeurs, les trieurs et les employés des guichets recevront-ils une augmentation de salaire?” a demandé la députée Maria Vindevoghel.
A droite, la N-VA veut également entendre les explications de Mme De Sutter. Le député Michaël Freilich juge “scandaleuse mais pas étonnante” la discrétion ministérielle sur cette question. A ses yeux, toute la transparence doit être faite.
Le nationaliste flamand pointe du doigt les socialistes et les écologistes, farouches défenseurs de la limitation des rémunérations des CEO des entreprises publiques. Il a rappelé le cas de l’ancien patron de bpost, Johnny Thijs, qui avait préféré en 2013 ne pas prolonger son mandat après la décision du gouvernement Di Rupo de réduire son salaire d’1,1 million à 650.000 euros. “C’est la raison pour laquelle l’entreprise, en comparaison, avec le secteur privé, n’est pas parvenue à attirer des profils de battant pour le poste de CEO. Maintenant, on fait marche arrière, mais on est trop lâche pour reconnaître que les vieilles recettes ne menaient à rien”, a affirmé M. Freilich.