CEO Jackpot Day: “Un patron du Bel 20 a déjà gagné ce 9 janvier autant qu’un travailleur en un an”
Un patron d’une entreprise du Bel 20, l’indice qui reprend les 20 principales entreprises cotées à la Bourse de Bruxelles, a déjà gagné cette année autant qu’un travailleur belge en un an, dénonce mardi la CNE pour qui ce 9 janvier est dès lors le “CEO Jackpot Day” en Belgique.
Le syndicat chrétien se base, pour établir la date de ce jour “symbolique”, sur des chiffres: ceux liés à la rémunération des CEO du Bel 20 et dont le salaire annuel médian s’élève à 2,7 millions d’euros ou près de 10.390 euros par jour. Et ceux liés au salaire médian des travailleurs belges, estimé à 53.992 euros par an. En fonction de ces chiffres de 2022, il faut donc 5,2 jours de travail à un CEO d’une société du Bel 20 pour gagner l’équivalent d’un an de salaire du travailleur belge médian.
50 fois le salaire médian
Toujours selon les calculs de la CNE, un CEO d’une entreprise du Bel 20 gagne 50 fois le salaire médian. “L’écart est encore plus fragrant avec le salaire minimum. En 2022, le salaire minimum (revenu minimum mensuel moyen garanti) est de 1.879,13 euros. Un CEO du Bel 20 gagne 120 fois le salaire minimum. Il a gagné autant qu’un travailleur au salaire minimum après moins de 2,2 jours de travail”, fustige le syndicat chrétien.
La CNE s’est également penchée sur l’évolution réelle, c’est-à-dire hors inflation, des salaires: “la rémunération des CEO du BEL 20 a connu une hausse très importante – même si leur rémunération est variable d’une année à l’autre – et a augmenté entre 2014 et 2021 de 37% alors que le salaire médian n’a augmenté que de 6% et que le salaire minimum a, lui, connu une légère évolution positive de 2%“, constate-t-on. Et la CNE de plaider une nouvelle fois pour une abrogation de la loi de 1996 sur la compétitivité qui, aux yeux des syndicats, “bloque” de possibles hausses de salaire pour la plupart des travailleurs belges.