Caroline Cleppert (UCM) : “La défense des indépendants et des PME n’a aucun sens si je ne suis pas au plus proche d’eux”

Caroline Cleppert, secrétaire générale de l'UCM.

Caroline Cleppert vient d’être nommée secrétaire générale de l’Union des Classes Moyennes (UCM). Elle entamera sa fonction le 1er octobre prochain. Elle évoque pour Trends Tendances ses ambitions et ses priorités pour les indépendants et les PME mais aussi la place de la femme dans l’entrepreunariat belge.

Qu’est-ce qui vous a motivée à accepter ce poste de secrétaire générale de l’UCM ?

Cette mission est dans la continuité de mon travail initié à l’UCM depuis deux ans en tant que directrice du service lobby et études. J’ai aussi un passé de consultante, davantage dans le secteur public au sens plus large. Rester proche du secteur public avec cette notion de liberté d’entreprendre représente une belle continuité pour moi. Ma nouvelle fonction comprend une importante partie de lobbying, c’est indispensable pour la défense des indépendants et des entreprises.

Le monde de l’entreprise est plutôt masculin. Du côté de l’UWE, Cécile Neven vient d’être nommée patronne de l’Union wallonne des Entreprises (UWE). Y voyez-vous une coïncidence ou plutôt une tendance à mettre plus en avant les femmes dans le secteur ?

Dans l’entrepreunariat belge, il n’y a en effet qu‘un tiers de femmes. Alors, oui, elles sont en sous-nombre, et donc oui, c’est par définition un monde plus masculin. Je pense que la nomination de Cécile Neven en même temps que la mienne tient plus de la coïncidence. Et j’espère d’ailleurs que toutes les femmes qui arrivent à des postes à responsabilité, quels qu’ils soient, n’aient jamais été choisies pour leur genre. Je suis d’ailleurs convaincue que ce n’est pas mon cas. Et pour Cécile Neven, c’est pareil, nous sommes arrivées là car nous avons fait nos preuves. Nous avons acquis la confiance. Nous proposons une vision, un projet pour nos organisations, nos indépendants et nos PME. La question de la place de la femme a toujours été délicate. Je suis évidemment très honorée, j’ai envie d’être un exemple pour toutes ces femmes, peu importe leur âge, qui se posent des questions par rapport à l’entrepreneuriat. Je ne demande qu’à être jugée sur mes résultats et non sur le faut d’être une femme.

Comment comptez-vous soutenir et promouvoir les intérêts des entrepreneurs et des petites entreprises dans le contexte économique actuel compliqué ? Quelles sont vos priorités?

Ma nomination arrive un peu avant la publication de notre mémorandum. C’est un exercice récurrent et systématique avant les élections pour une organisation comme la nôtre. Je mène cet exercice depuis plusieurs mois déjà avec mes équipes afin de rassembler nos priorités. Il va vraiment constituer notre ligne de conduite pour formuler l’ensemble de nos demandes pour les indépendants et les PME sur les prochaines années, avant la prochaine législature.

Comptez-vous aller sur le terrain ?

La défense des indépendants et des PME n’a aucun sens si je ne suis pas au plus proche d’eux. Je ne suis pas du tout dans ma tour d’ivoire. Je compte m’imprégner du terrain, c’est le point de départ pour comprendre la réalité des entrepreneurs et des entreprises et les épauler au mieux. On a une présence forte au travers de nos entités locales. On réalise des études, des enquêtes, des visites d’entreprise, des baromètres qui nous permettent de faire remonter de l’information,…

Ensuite, vient le positionnement et l’expertise. Si on ressent un danger ou une menace pour nos indépendants, que les autorités politiques n’ont pas bien mesuré cet impact, on relaie l’information. Quand une décision est prise et que cela bloque sur le terrain, nous avons recours au lobbying. On travaille avec les différents cabinets ministériaux pour faire évoluer les choses. Après vient l’aspect communication. Faire connaître notre positionnement est très important. Le volet sensibilisation auprès des entrepreneurs est aussi primordial. On leur propose des suivis particuliers, notamment sur l’économie circulaire.

La transition vers une économie plus durable est-elle une thématique sur laquelle vous désirez vous investir ?

Evidemment, c’est un sujet qu’on désire traiter en tant qu’organisation patronale. Des conseillers travaillent déjà dessus. Mais, dans le cadre de notre mémorandum et du positionnement que nous visons, il y a tout un travail sur l’économie en transition de manière plus large.

La durabilité n’est pas qu’une question environnementale. Il y a aussi toutes les normes RSE à mettre en oeuvre. Tout l’enjeu de la transition avec un grand T doit aussi passer par les plus petites structures. Il faut englober toutes les tailles d’entreprises, anticiper leurs difficultés pour que toutes prennent le train en marche. Toute transition, tout changement implique des difficultés. Il faut absolument anticiper au maximum, comprendre la réalité des indépendants et des PME pour que cette transition soit plutôt vue comme une opportunité.

Les jeunes entrepreneurs ont un rôle clé à jouer dans l’économie. Comment comptez-vous les encourager, les soutenir dans leurs défis?

On a souvent l’image du jeune qui sort de l’université, qui crée sa start-up, qui espère qu’elle devienne une scale-up, voire même une licorne. Il y a de belles histoires et il faut continuer à en créér. Mais, il y a aussi l’entrepreneur de tout âge et de tout profil qui évolue dans des secteurs parfois très différents. L’innovation n’est pas que technologique. Notre mission est d’accompagner ces entrepreneurs, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes. Pour ces personnes qui démarrent leur activité, on réalise et on publie des études spécifiques, on essaie de comprendre leur profil, et on les défend au quotidien. Par exemple, tout notre travail sur la simplification administrative concerne l’ensemble des indépendants, mais c’est d’autant plus important pour les entrepreneurs qui démarrent.

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