Malgré toutes les crises, un quart des pays voit sa note de risques s’améliorer

Le port de Haifa, en Israël. Les rebelles Houthis indiquent attaquer les navires à destination d'Israël. (Photo by Mati Milstein/NurPhoto via Getty Images)

Bonnes nouvelles pour le monde des affaires et de l’investissement : de nombreuses notes de risques économiques sont revues à la hausse, à travers le monde. Et ce, malgré un contexte de crises diverses.

2023 a été une année où de nouvelles crises ont émergé. L’attaque du Hamas le 7 octobre et la guerre d’Israël contre la Palestine qui a suivi. Les attaques des Houthis en mer Rouge qui ont mis le commerce mondial et les chaines d’approvisionnement sens dessus dessous. La hausse des taux d’intérêt qui duré jusqu’en automne et qui a provoqué la faillite de plusieurs banques et rendu les conditions de financement plus difficiles.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces crises n’ont pas empiré la note de risque économique de nombreux pays. Au contraire : elle s’est même améliorée. C’est ce que montre une étude d’Allianz Trade, ce mercredi.

Note revue à la hausse

L’assureur-crédit tient une liste avec 83 pays, les “principaux pays commerçants”. 21 d’entre eux ont vu leur note s’améliorer par rapport à 2022. Pour quatre seulement la note a été revue à la baisse. “En 2023, l’économie a fait preuve d’une remarquable résilience malgré des politiques de taux d’intérêt agressives et des turbulences mondiales accrues”, explique Ana Boata, responsable de la recherche économique chez Allianz-Trade.

L’Europe voit ainsi six notes s’améliorer (la Croatie, Chypre, la Grèce,l’Islande, la Slovénie et la Bulgarie). L’Afrique voit même dix améliorations – même si le continent connaît toujours le plus de problèmes en matière de liquidités et d’accès aux marchés. Les pays dont la note baisse sont l’Égypte et Israël, entre autres.

La note de la Belgique quant à elle ne change pas, mais elle est déjà au maximum. Les risques sont très faibles pour ceux qui veulent faire des affaires avec le pays et ses entreprises. La consommation privée a permis de garder un PIB positif. Ce sont le soutien de la part du gouvernement et l’indexation des salaires qui ont contribué à cette croissance de la consommation, ajoute le rapport.

Les risques sont faibles en Belgique. Images : Allianz-Trade.

Et en 2024 ?

Cette année, la performance ne devrait pas être si mirobolante. Allianz-Trade s’attend en tout cas à une détérioration, notamment car les risques augmentent. “Contraintes de liquidité dans un environnement de dette publique et privée élevée et de taux d’intérêt élevés”, “croissance inférieure au potentiel dans la plupart des régions et baisse du pricing power des entreprises, déprimant la croissance des ventes”, “augmentation du nombre de faillites d’entreprises (+8% au niveau mondial en 2024), l’Europe et les États-Unis étant en tête de l’accélération”, “changements dans les chaînes d’approvisionnement mondiales” et “géopolitique qui se polarise de plus en plus” sont notamment mentionnés comme risques principaux.

Mais pour la Belgique les perspectives sont plutôt roses : l’inflation devrait baisser et les consommateurs devraient regagner confiance. Le commerce devrait cependant continuer à se ralentir, du moins sur la première moitié de l’année. Mais le taux de croissance devrait être supérieur à celui de cette année.

Quels risques ? Pour qui ?

Quand Allianz-Trade parle de risques, il s’agit de risques pour des entreprises et des investisseurs qui veulent faire des affaires. Les chercheurs analysent ainsi les facteurs qui peuvent influencer les tendances en matière de paiement tardif ou de non-paiement des factures. Plus un pays est un mauvais payeur, ou plus il est peuplé d’entreprises qui sont de mauvais payeurs, plus il est risqué de faire du business avec lui, en résumé. Il se penche aussi sur les risques de chute de la demande (qui pourrait être provoquée par des faillites, par exemple).

“Le risque global de non-paiement pour les entreprises en 2023 est légèrement supérieur à 2 (risque moyen), ce qui est stable par rapport à 2022 et revient presque aux niveaux de 2019. Au niveau régional, l’évaluation du risque moyen en Afrique est supérieure à 3 (sensible), tandis que le Moyen-Orient, l’Amérique latine et l’Europe de l’Est (y compris la Russie) sont proches mais juste en dessous de 3 (sensible). L’Asie-Pacifique se situe légèrement au-dessus de 2 (moyen) et l’Europe occidentale et l’Amérique du Nord sont proches de 1 (faible)”, montre l’étude.

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