Makro vit ses dernières heures, mais les rayons sont vides
L’enseigne fermera définitivement ses portes ce vendredi à 15h. Au total, près de 1400 employés perdront leur emploi, probablement sans toucher d’indemnité… Les syndicats sont présents dans tous les magasins pour soutenir le personnel. “La plupart des produits sont partis, l’ouverture est donc pour la forme”, précise Wilson Wellens du syndicat libéral CGSLB.
En Belgique, Makro compte six magasins disséminés un peu partout dans le pays. Mais alors que l’entreprise s’est officiellement déclarée en faillite, c’est une nouvelle page – la dernière – qui se tourne ce vendredi 30 décembre, à la veille des fêtes de fin d’année.
Pour ses dernières heures, le magasin de Lodelinsart (Charleroi) est affublé d’une immense bannière jaune qui annonce la fin d’une histoire : “liquidation totale”. La foule de badauds se pressent pour la dernière fois devant les portes de l’enseigne. Même spectacle à Deurne, où une file d’attente atteignait presqu’une centaine de mètres sur le parking. Avec des remises à 90% sur certains articles, la tentation est grande. Mais les consommateurs sont-ils vraiment là par besoin, par nostalgie ou par simple curiosité?
En raison d’une forte fréquentation tout au long de cette semaine, beaucoup de rayons sont aujourd’hui vides et peu de produits sont disponibles, explique le syndicaliste Wilson Wellens. “Les gens prenaient les produits avant qu’ils ne puissent être placés dans les rayons et il y a aussi eu des vols.”
Pas d’indemnité
Du côté des employés, la fin d’année est amère… Ce sont près de 1400 personnes qui perdront leur emploi aujourd’hui, vers 15h. Certains craignent d’être poussés vers la sortie les poches vides. Et pour cause: l’entreprise s’étant déclarée en faillite, elle bénéficie de la loi de procédure de réorganisation judiciaire, la PRJ. Cette procédure lui permet de geler ses créances vis-à-vis de banques, de fournisseurs ou de clients, et de jouir ainsi d’un bref instant de répit.
Mais ce système présente une faille que de nombreuses multinationales ne se gênent pas d’exploiter: éviter de payer des indemnités aux travailleurs. “On peut tout à fait dire que nous sommes dans une escroquerie sociale complète”, déclare à la RTBF le secrétaire permanent à Charleroi, Alain Goelens. “Au final, les travailleurs se retrouvent aujourd’hui sans préavis, sans rien, tout va être payé par la collectivité via le fonds de fermeture et le chômage“.
Le personnel de Makro bénéficiera d’une dispense de prestations après la fermeture.
Sligro a racheté neuf des onze magasins Metro de Belgique à Makro Cash & Carry Belgium. L’établissement d’Evergem est repris par le groupe Horeca Van Zon. À partir du 3 janvier, tous les actifs et le personnel seront transférés au nouvel employeur.
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