Célèbre pour ses eaux minérales Spa et Bru, le groupe Spadel mise sur l’audace et investit dans Kumulus, une start-up franco-tunisienne qui transforme l’air en eau potable. L’occasion de revenir avec son CEO Marc du Bois sur la success story de cette entreprise familiale 100% belge.
Spadel a mis le développement durable et l’innovation au cœur de ses préoccupations. Le groupe belge, qui compte plus de 1.350 employés pour un chiffre d’affaires de quasi 380 millions d’euros en 2024, ne cesse d’investir pour rester à la pointe et a récemment libéré un montant de 40 millions d’euros pour rénover sa ligne de production à Spa Monopole.
Mais au-delà des investissements ‘‘prévisibles’’, le groupe belge peut aussi surprendre dans ses choix de diversification. Ce lundi, Spadel a ainsi annoncé qu’il allait monter au capital de Kumulus, une start-up franco-tunisienne qui transforme l’air en eau potable de qualité. Cette entreprise pionnière a développé une technologie révolutionnaire qui extrait de l’eau potable à partir de l’humidité de l’air (même dans les régions les plus arides de la planète). Cette innovation pourrait se révéler particulièrement bénéfique pour les pays confrontés à des pénuries d’eau.
Pour l’instant, la société Kumulus est active en Tunisie, en Espagne, en France et en Arabie Saoudite où elle a déjà installé 120 machines baptisées Amphore. Mais, d’autres pays tels que les Emirats Arabes Unis, le Maroc et les Etats-Unis ont également marqué leur intérêt. Le potentiel de croissance semble gigantesque puisque, à l’heure actuelle, on estime que 50% de la population mondiale vit dans des conditions de stress hydrique durant au moins un mois par an.
Jouer la complémentarité
A priori, on pourrait considérer farfelu l’investissement d’un groupe d’eaux minérales dans une start-up destinée à lui faire peut-être un jour de l’ombre, même dans un avenir lointain. Il n’en est rien: ‘‘Si nous avons décidé d’investir dans Kumulus, c’est parce que nous pensons que le monde a besoin de solutions complémentaires pour adresser le problème essentiel de la pénurie d’eau potable, que ce soit grâce à l’eau minérale naturelle comme celle proposée par Spadel ou grâce à l’eau filtrée récupérée dans l’air comme celle proposée par Kumulus, souligne Clément Yvorra, global business development manager chez Spadel. Nous ne sommes pas des concurrents mais des partenaires, car il y a plusieurs briques qui doivent se connecter pour apporter une réponse à ce défi mondial.’’
Plus que jamais, le développement durable et l’innovation restent donc les deux mamelles du groupe Spadel, comme nous le rappelait encore son CEO Marc du Bois ce week-end dans l’émission ‘‘C dans la Boîte’’ sur notre chaîne Canal Z :
Durant 16 minutes, le patron du groupe Spadel (habituellement discret sur la scène médiatique) est revenu sur la success story de l’entreprise familiale et sur les défis qui l’attend dans les prochaines années, notamment sur de nouveaux marchés.
‘‘Chez Spadel, nous sommes des entrepreneurs, a rappelé Mac du Bois. Nous sommes confiants sur l’avenir de l’eau en bouteille. On est déjà présent dans les eaux aromatisées et les limonades 100% naturelles, et on a été tenté de partir vers un nouveau concept de boisson énergisante, Zyla, 100% naturelle. C’est une vraie création maison. C’est un vrai projet d’entreprise.’’
Un projet déjà bien lancé (avec près de 2 millions de canettes Zyla vendues en 2024) auquel s’ajoute ce nouveau défi de pouvoir produire, avec son partenaire Kumulus, de l’eau potable à partir de l’air, même en plein désert.