L’industrie alimentaire devient le plus gros investisseur de l’industrie belge
L’industrie alimentaire est devenue en 2017 le plus gros investisseur industriel du pays, selon le rapport annuel économique de Fevia, la fédération de ce secteur. Les investissements de l’industrie alimentaire sur le sol belge ont en effet atteint un montant record d’1,8 milliard d’euros l’an dernier, en augmentation de 7,6% par rapport à 2016, détaille Fevia. Dans un même élan, les emplois dans le secteur se sont multipliés (+1,9%) pour atteindre 90.738 postes (75.503 ETP), auxquels s’ajoutent 140.644 emplois indirects, liés aux fournisseurs.
Le rapport fait état d’un chiffre d’affaires de l’industrie alimentaire belge qui a de nouveau augmenté en 2017, de 5,1%, pour atteindre 52,6 milliards d’euros. Cette hausse est portée par l’exportation dont les recettes ont gonflé de 7,5% pour atteindre 26,7 milliards d’euros. Le constat de 2016 est répété pour l’année suivante: ce sont les exportations très lointaines qui décollent particulièrement, avec entre autres une hausse de 16,1% des exportations vers les Etats-Unis, principal marché d’accueil éloigné pour les produits belges.
Les exportations vers les US ont tendance depuis plusieurs années à augmenter ainsi: depuis 2014, il est question d’une hausse cumulée de 55,9%, ce qui place les Etats-Unis très largement devant le second marché d’exportation lointain de l’alimentaire belge, la Chine. C’est le secteur des boissons qui se taille la part du lion dans cette première destination lointaine, avec 48% des exportations qui y aboutissent.
La plupart des exportations vers la France
Pour le reste, la plus grande partie des exportations (56%) part sans surprise vers les pays voisins de la Belgique, en premier lieu la France. Les “nouveaux États membres de l’UE” connaissent quant à eux une croissance spectaculaire parmi les destinations des produits alimentaires et boissons belges. Les pays arrivant en tête sont l’Estonie (+22,9% d’exportations de ce type depuis la Belgique), la Hongrie (+21,1%) et la Roumanie (+19,2%), note Fevia. En parallèle toutefois, le secteur vend moins bien sur le marché belge. Les volumes vendus diminuent même (-2,2%) pour la deuxième année consécutive, ce que Fevia impute en premier lieu aux “taxes, redevances et cotisations de toutes sortes” qui rendent de nombreux produits plus chers en Belgique qu’ailleurs.
La fédération continue également de s’inquiéter du handicap salarial de la main d’oeuvre employée en Belgique, et de la facture en électricité pour les petites entreprises de l’alimentaire, jugée trop élevée par rapport aux pays voisins. La diminution des volumes de vente en Belgique est “source d’inquiétude” pour Fevia. “À titre de comparaison: pendant la période 2006-2011, la croissance annuelle moyenne du volume sur le marché national s’élevait encore à 2,1% et pendant la période 2012-2017, la croissance a été nulle en moyenne”, note-t-elle.