Licenciements en Belgique : un record depuis 2020, porté par la vague de faillites

Le marché du travail belge traverse une période de turbulence. En 2024, 5,64 % des contrats à durée indéterminée ont été résiliés involontairement, un niveau inédit depuis 2020. Cette augmentation est particulièrement marquée en Wallonie.
L’impact des faillites en Belgique inquiète. 8,6 % des licenciements sont liés à la fermeture d’entreprises, soit trois fois plus qu’en 2023 (2,85 %). En 2024, on enregistre 11 067 faillites, un record depuis 2013. Les PME sont les plus exposées. Dans les entreprises de 10 à 49 travailleurs, les licenciements dus aux faillites ont bondi de 1,4 % à 8,95 % en un an.
Les PME en première ligne
Parmi les micro-entreprises (0 à 9 travailleurs), 17 % des départs involontaires sont dus à une faillite, contre 8,95 % en 2023. Les entreprises de taille moyenne (10 à 49 travailleurs) ne sont pas épargnées, avec une progression similaire.
« Pour la première fois depuis la crise COVID, nous constatons que les faillites d’entreprises entraînent une hausse marquée des licenciements », analyse Frank Vander Sijpe, Directeur HR Trends & Insights chez Securex. « Ce phénomène ne se limite plus aux petites structures : il touche désormais des entreprises bien établies. »
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Des licenciements en hausse, des départs volontaires en recul
La Wallonie reste la plus touchée, avec 6,9 % de départs involontaires, contre 6,17 % à Bruxelles et 5,11 % en Flandre.
La tendance est encore plus marquée chez les employés. Les licenciements pour faillite les concernant ont été multipliés par 4,8 en un an (de 1,72 % à 8,2 %). Contre une multiplication par 2 chez les ouvriers (de 4,53 % à 9,27 %).
Si le taux total de ruptures de contrats reste relativement stable à 17,76 %, cette stabilité masque un recul des départs volontaires (10,78 % en 2024 contre 10,95 % en 2023). Dans un climat d’incertitude, les travailleurs hésitent à changer d’employeur.
Vers une poursuite de la tendance ?
« La fin des aides post-COVID révèle aujourd’hui toute l’ampleur des difficultés économiques », conclut Frank Vander Sijpe. « Sans soutien financier, les entreprises les plus fragiles ne résistent pas. Cette dynamique pourrait encore s’intensifier dans les mois à venir. »
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