Vincent Genot
Les voitures électriques au prix des voitures thermique en 2025 ?
Les bons journalistes le savent, quand on veut savoir ce qui se passe réellement dans un secteur économique, mieux vaut aller à la source plutôt que de se fier aux commentaires des commentateurs appointés dont certains flirtent avec le radotage.
Dans le Trends Tendances à paraitre du 22 décembre, vous retrouverez l’interview du nouveau patron de Volvo. Tout le monde pense encore que Volvo est une entreprise automobile suédoise alors qu’elle appartient à Geely, un groupe chinois très discret. Ce qui démontre que la Chine est bien montée en gamme depuis longtemps. Autre point intéressant à rappeler : Volvo est l’un des constructeurs automobiles les plus avancés en matière d’électrification des véhicules automobiles.
Première bonne nouvelle, selon le PDG de Volvo, la parité de prix entre les voitures à combustion et les voitures électriques devrait arriver plus vite qu’on ne l’imagine, il parle même de l’année 2025. Ce qui est aussi intéressant dans cette bataille pour la voiture électrique, c’est que l’habitacle de cette voiture sera de plus en plus complexe et de plus en plus coûteux. D’où la question qui se pose aux constructeurs automobiles : doivent-ils tout faire eux-mêmes ou peuvent-ils se reposer sur des fournisseurs ? La réponse est surtout une question de confiance. Certaines marques automobiles ne veulent pas, par exemple, sous-traiter certains éléments à Google ou à Microsoft car elles ont peur de devenir comme Foxconn, cette entreprise asiatique qui fabrique l’essentiel de l’iPhone, mais avec Apple qui s’arroge l’essentiel des profits. La hantise de certains constructeurs automobiles, c’est d’être réduits à fabriquer la carcasse, si vous voulez, alors que toute la partie logicielle serait entre les mains de fournisseurs plus avancés sur le plan technologique.
Visiblement le patron de Volvo ne se pose pas ce genre de question : il part du principe qu’il ne peut pas tout faire, et donc pour les puces, il fait appel à des entreprises bien connues comme Qualcomm ou Nvidia. De même ? il n’a pas de souci à faire entrer Google dans l’habitacle de ses voitures, il le dit lui-même : peu importe que ses clients disent Bonjour Siri ou Bonjour Google plutôt que Bonjour Volvo, l’important, c’est que l’assistant vocal fonctionne et réponde à leurs questions.
L’autre information importante, c’est qu’il faut savoir que beaucoup de start up se sont engouffrées dans le marché des voitures électriques. Or, d’après lui, ces start up vont souffrir maintenant, car fabriquer une voiture électrique demande beaucoup d’argent. Et avec la hausse des taux d’intérêt, ces start up vont avoir plus de mal à se refinancer . Or, avant de dépenser 30 à 40.000 euros dans une voiture électrique, un ménage voudra savoir si cette marque sera encore là à l’avenir et ce ménage voudra aussi savoir si la voiture achetée aura encore une valeur résiduelle sur le marché lorsqu’il voudra la vendre. La hausse des taux d’intérêt va donc redonner une prime aux marques automobiles établies depuis des décennies. A noter que ceci est une vision parmi d’autres.
Le patron de D’Ieteren, l’importateur de voitures bruxellois bien connu, lui pense qu’une partie des clients n’auront plus accès aux voitures neuves, sans doute parce qu’elles seront trop chères. Il ajoute que tous les clients n’auront pas nécessairement envie d’acheter une voiture électrique. Ils opteront plutôt pour des formes de mobilité plus douces. Le patron de D’Ieteren y croit tellement qu’il estime que 30% de ses revenus ne proviendront plus de l’auto en 2028 mais par exemple de Lucien, sa fameuse filiale de vélos électriques ou de EDI sa filiale qui installe 1000 bornes de recharge par mois. Vous voyez, une fois de plus, les entreprises montrent leur très grande adaptabilité. Dommage que les politiques ne peuvent pas en faire autant.
Voitures électriques
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