Les salariés américains plus nombreux à vouloir se syndiquer cette année
Le nombre de dépôts de dossiers pour la création d’un syndicat a bondi de 56% au cours des neuf derniers mois aux Etats-Unis, aiguillonné par une vague de revendications des salariés et de victoires symboliques, ont annoncé mercredi les autorités américaines.
D’octobre à juin, les neuf premiers mois de l’exercice budgétaire 2022, l’agence chargé du droit du travail (NRLB) a reçu 1.935 pétitions de salariés demandant à être représentés par un syndicat au sein de leur entreprise, est-il détaillé dans un communiqué. Charge ensuite aux bureaux de l’agence de déterminer si la demande remplit toutes les conditions et, le cas échéant, d’organiser un scrutin.
Le taux de syndicalisation recule régulièrement depuis les années 1980 aux Etats-Unis et s’affichait en 2021 à 10,3% parmi les salariés. Il est encore plus bas dans le privé, à 6,1%.
Mais alors que de nombreux employeurs ont peiné à recruter au fur et à mesure que l’activité se redressait après le trou d’air économique du début de la pandémie, le pouvoir de négociation des salariés s’est renforcé. Menée par des employés fatigués par les conditions de travail pendant la pandémie et frustrés face aux profits de leurs employeurs, une vague de grève avait secoué les Etats-Unis à l’automne dernier, comme chez le constructeur de tracteurs John Deere ou le producteur de céréales Kellogg’s.
Le vote très médiatisé en faveur de la création d’un syndicat dans deux Starbucks de Buffalo, dans le nord des Etats-Unis, une première pour un établissement directement géré par la chaîne de cafés dans le pays, a par ailleurs créé des émules. L’élan a aussi été alimenté par la victoire d’un tout nouveau syndicat dans un entrepôt d’Amazon à New York début avril. Le NLRB a sur la même période enregistré une hausse de plaintes pour pratiques déloyales au travail de 14,5%, à 13.106 cas.
Or ce regain d’intérêt pour les syndicats et de dépôts de plaintes intervient à une période critique pour l’agence, son budget ayant reculé de 25% depuis l’année fiscale 2010 si est pris en compte l’inflation, remarque le communiqué. Et le nombre de postes a diminué. L’agence “traite le plus grand nombre de cas reçus depuis des années avec les effectifs les plus bas des six dernières décennies”, a souligné sa responsable juridique, Jennifer Abruzzo.
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