Les salaires des avocats belges et luxembourgeois dévoilés
Être fantasme d’émoluments faramineux et réalité salariale, où se trouve le juste milieu appliqué à la profession d’avocat en Belgique et au Luxembourg ? Le cabinet de recrutement Kingsley sort son 3ème guide sur les salaires dans ce secteur.
Le métier d’avocat est souvent source de fantasmes véhiculés notamment par les séries anglo-saxonnes. Du nombre invraisemblable d’heures prestées, surtout par les stagiaires, aux salaires qui alignent les zéros, qu’en est-il dans la réalité ?
Pour aider les avocats à se positionner sur le marché légal ou les cabinets à ajuster leur grille salariale, Kingsley, agence de recrutement spécialisée dans le domaine juridique, sort la 3e édition de son guide des salaires pour les avocats.
Cette édition concerne uniquement les rémunérations des avocats qui travaillent au sein des cabinets les plus réputés, explique l’agence de recrutement. Le guide est classé en fonction du domaine d’expertise et de l’ancienneté des avocats. Il est une référence pour le « Magic Circle », qui désigne les cabinets d’avocats considérés comme les cinq plus prestigieux de Londres et d’Europe (Clifford Chance, Linklaters, Freshfields Bruckhaus Deringer, Allen & Overy et Slaughter & May), selon Kingsley.
Belgique et Luxembourg, pas la même catégorie de salaire
Partner (à partir de 12 ans)
Partner (à partir de 12 ans)
Sans grande surprise, le guide de Kinsley, met en lumière que les salaires des avocats luxembourgeois demeurent plus élevés que ceux des Belges. Et de citer comme exemple que les avocats en droit fiscal de niveau junior (maximum 3 ans d’expérience) gagnent entre 63 et 81.000 euros par an à Luxembourg contre de 43 à 54.000 par an chez nous. Différence également au niveau des partners (plus de 12 ans d’expérience), leurs salaires évoluent à plus de 170.000 euros par an à Luxembourg contre 133.000 euros par an en Belgique.
L’agence de recrutement a constaté une même augmentation globale des salaires entre 2022 et 2023 pour la Belgique et le Luxembourg, celle-ci se situe entre 5 et 10%, comparable à l’indexation salariale des employés.
Légende : Junior (de 0 à 3 ans) – Mid-level (de 3 à 6 ans) – Senior (de 6 à 10 ans) – Counsel (à partir de 10 ans) – Partner (à partir de 12 ans)
Vers un meilleur équilibre entre vie privée et pro
Ce guide, basé sur de nombreux témoignages, souligne également que les choses changent à toute vitesse dans cette profession. Il y a bien entendu un métier qui se digitalise de plus en plus, mais aussi qui aspire, comme dans de nombreuses autres professions, à un meilleur équilibre entre vie privée et professionnelle. Cette aspiration provient d’ailleurs de toute la profession, « gen Z » et avocats chevronnés confondus.
Une demande qui semble avoir été entendue, du moins par certains cabinets comme le précise Malik Gourara, CEO de Kingsley : « Par exemple, Bird & Bird, cabinet d’avocats international, est réputé pour offrir de bonnes conditions de travail à ses collaborateurs, avec une grande flexibilité en termes d’horaires et de télétravail, et une belle gamme d’avantages extra-légaux (chèques-repas, assurance hospitalisation, congés supplémentaires).»
Et de préciser que d’autres cabinets jouent un autre atout, celui de l’expérience « all inclusive », pour attirer de nouvelles compétences en préservant cet équilibre. Ce « all inclusive » proposé va du plutôt classique restaurant d’entreprise, aux salles de sport, crèches, pressing, voire même la possibilité de prendre rendez-vous pour un massage ou un entretien avec un psychologue en cas de besoin.
Digitalisation et ChatGPT
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Concernant la digitalisation, le guide se veut aussi rassurant et attire l’attention sur les nombreux avantages qu’elle apporte au métier : « les avocats ne doivent pas craindre les nouvelles technologiques ; au contraire, ils doivent les adopter pour améliorer leurs compétences et leur efficacité. Ces nouvelles technologies sont conçues pour optimiser les performances des professionnels du droit, et non les remplacer. Les avocats continueront donc à jouer un rôle crucial, mais ils auront aussi plus de temps pour d’autres tâches grâce à cette automatisation de certaines tâches fastidieuses et chronophages. »
Un robot ne remplacera donc jamais un avocat, pour l’allusion à ChatGPT et aux autres intelligences artificielles.
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