Les résultats de Solvay encore plombés par le coronavirus mais meilleurs qu’attendus
Le groupe chimique belge Solvay fait état mercredi d’une perte nette de 1,54 milliard d’euros au deuxième trimestre, à cause d’une dépréciation d’actifs liée au Covid-19.
Cette dépréciation, annoncée fin juin, fait suite “à la détérioration des résultats économiques liée à la crise sanitaire du Covid-19” et concerne essentiellement la société américaine Cytec, spécialisée dans les composants thermoplastiques innovants, rachetée en 2015.
Le chiffre d’affaires s’est, lui, tassé de 18% au deuxième trimestre, à 2,175 milliards d’euros, et de 11% sur le semestre, à 4,649 milliards d’euros, en raison de la baisse des volumes qui a impacté les secteurs de l’aéronautique, de l’automobile, du pétrole et du gaz et de la construction. Les secteurs de la santé, de l’agroalimentaire, des soins à la personne et la maison, et de l’électronique se sont révélés plus résilients et ont atténué le recul des marchés en difficulté.
Le bénéfice net sous-jacent – qui ne prend donc pas en compte la dépréciation d’actifs – s’affiche à 109 millions d’euros, en baisse de 65,7% par rapport à celui du deuxième trimestre 2019. “Je suis très fière de la façon dont les employés de Solvay ont affronté la tempête” a commenté Ilham Kadri, CEO de l’entreprise.
“Au cours de ce premier semestre 2020, l’attention soutenue portée aux clients, aux coûts et au cash nous a permis de réaliser 170 millions d’euros d’économies de coût et de générer un niveau record de free cash flow à 435 millions d’euros.” Ilham Kadri a précisé à l’AFP que le résultat sous-jacent constituait “la vraie performance opérationnelle de l’entreprise”. Elle juge aussi “très correcte” la marge d’ebitda (excédent brut d’exploitation) à 20,2%, contre 23,5% l’année précédente.
Les perspectives du groupe restent cependant compliquées, dans un “contexte particulier d’incertitude macroéconomique mondiale persistante, impliquant une visibilité limitée”. Solvay prévoit ainsi “une dynamique toujours difficile au troisième trimestre avant une amélioration au quatrième trimestre”. “Certaines régions se sont déjà redressées, les ventes en Chine en particulier reviennent aux niveaux d’avant le Covid”, a-t-telle souligné.