Nouveau ministre, moins de taxe… l’industrie alimentaire réclame des mesures pour un avenir durable

La Fevia, la fédération de l’industrie alimentaire, réclame des “ingrédients” qui doivent assurer un avenir sur le long terme à l’approvisionnement alimentaire et au secteur. Au menu : une concurrence loyale avec l’étranger, la cohérence, la faisabilité et la sécurité juridique.

Hausse des matières premières et de l’énergie, augmentation des prix du transport mais aussi des emballages, indexation salariale… de nombreux facteurs ont mis à mal la rentabilité du secteur alimentaire cette année. “C’est bien simple, tout ce qui entre dans la production a augmenté”, explique Anthony Botelberge, président de Fevia qui regroupe quelque 750 entreprises alimentaires et en représente plus de 4.000. “Or, l’augmentation des prix par les producteurs a été bien plus faible que l’augmentation des coûts et ceux-ci ont lourdement perdu de leurs marges.”

Baisse du pouvoir d’achat et achats transfrontaliers

Et la fédération ne s’attend pas à une amélioration : quatre entreprises sur dix s’attendent même à une nouvelle baisse de leur rentabilité dans les six mois à venir. La hausse des prix et son impact sur le pouvoir d’achat est cité comme la tendance ayant le plus d’impact à court terme sur l’activité.

Autre facteur qui impacte lourdement la rentabilité des entreprises alimentaires : les achats transfrontaliers qui atteint d’ailleurs des records cette année. 

“Nous nous attendons pour 2023 à un total d’achats hors frontières se situant entre 700 et 750 millions d’euros. Les pertes de recettes fiscales, qui atteignent déjà 85 millions d’euros, devraient donc tourner autour de 100 millions en 2023“, souligne Carole Dembour, Economic Affairs Advisor à la Fevia. En 2022, les achats alimentaires des Belges en France ont atteint 315 millions d’euros, soit 58% du montant total des achats transfrontaliers

La Fevia réclame dès lors des moyens pour maintenir la concurrence du secteur vis-à-vis des entreprises allemandes, françaises et néerlandaises. “Si les produits sont plus lourdement taxés en Belgique que dans les pays voisins, les achats transfrontaliers se multiplient immédiatement. C’est une situation lose-lose pour nos entreprises alimentaires et leurs employés, pour le consommateur belge qui se déplace plus loin et pour le gouvernement qui perd des recettes”, pointe la Fevia.

Ministre de l’industrie

Dans la même logique, la fédération rappelle que le handicap salarial en Belgique s’élevait à une moyenne impressionnante de 29,1 % par rapport aux pays voisins. “Cela signifie que chaque heure travaillée est en moyenne près de 30 % plus chère que chez nos voisins. Cela pousse les investisseurs à aller au-delà des frontières au lieu de les attirer, et cela rend la concurrence beaucoup plus difficile pour nos entreprises.”

Afin de parvenir à véritable politique industrielle, où la compétitivité, l’innovation et le développement durable occupent une place centrale, la Fevia demande la création d’un “ministre de l’industrie” qui aurait une vue d’ensemble de toutes les compétences concernées, ainsi que davantage de coopération et de concertation structurelle avec les fédérations industrielles. “La fragmentation des pouvoirs au sein et entre les différents niveaux politiques est source de complexité, d’incohérence et d’inefficacité” ajoute la Fevia.

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