Les Belges ne se sentent pas en sécurité psychologique au travail
D’après une enquête réalisée par la société RH Bright Plus*, le travailleur belge évalue en moyenne à seulement 5,8 sur 10 son sentiment de sécurité psychologique au travail. Plus précisément, le travailleur à temps plein situe cette sécurité à 5,9 sur 10, tandis que le collaborateur à temps partiel revendique seulement 5,5 sur 10.
Pour la société de RH spécialisée dans les professionnels multilingues, « la sécurité psychologique est liée à l’atmosphère et à la culture de l’équipe, ou plus largement de l’environnement de travail, et peut être ressentie différemment par chacun. » Ainsi, si les travailleurs ont continuellement l’impression qu’on ne leur pardonnera jamais la moindre erreur, que l’échec n’est jamais une option et qu’ils doivent se montrer au taquet et « invincibles » dans leur travail, leur score de sécurité psychologique risque fort de ne pas atteindre des sommets.
Ne pas oser donner son avis, faire des suggestions, proposer ses idées par peur, sont autant de situations qui nuisent également à la sécurité psychologique des travailleurs, et cela a un impact négatif tant sur eux que sur le restant de l’équipe. « Un environnement de travail psychologiquement sûr augmente le niveau de bien-être et renforce l’apprentissage, la créativité, la confiance, la collaboration et la performance. »
Insécurité et temps de travail réduit
Comme le souligne cette enquête, le sentiment d’insécurité psychologique est plus marqué chez les collaborateurs à temps partiels que chez ceux qui travaillent à temps plein. Ainsi, les travailleurs à temps partiel ont plus souvent le sentiment que s’ils commentent une erreur, celle-ci pourra être utilisée contre eux (36,2 % contre 26,3 % pour les travailleurs à temps plein). La difficulté d’aborder certains sujets qu’ils estiment sensibles taraude également les temps partiels (60,3 % contre 64,2 %) et ils osent moins facilement demander de l’aide (34,8 % contre 28 %).
De plus, souligne RH Bright Plus, leurs réponses indiquent que ces travailleurs réagissent plus fréquemment et involontairement de manière émotionnelle au travail (44,5 % contre 32,9 % pour les travailleurs à temps plein).
Un rôle à jouer
« En tant qu’employeur, il est important de créer un environnement de travail psychologiquement sûr », explique Linda Cappelle, General Manager de Bright Plus. De plus, l’employeur a un rôle à jouer dans le rétablissement de ce sentiment de sécurité psychologique, notamment en envoyant le signal suivant : on peut commettre des erreurs, car on est des humains et pas des super héros. « Car vous pouvez apprendre de vos erreurs et ainsi évoluer », précise encore Linda Cappelle.
Et de continuer son message à l’intention des employeurs : « Transformez les erreurs en occasions d’apprentissage, ne contrôlez pas, mais faites un suivi, soyez ouvert aux suggestions, ne qualifiez pas les questions comme étant “stupides”, etc. La confiance et le respect mutuel sont cruciaux. »
Un avis partagé par la chercheuse Hermina Van Coillie, qui confirme que les équipes les plus efficaces commettent souvent le plus grand nombre d’erreurs. Pour elle, ces équipes ne sont pas efficaces à cause des erreurs qu’elles commettent, mais précisément parce qu’elles osent en parler et qu’elles en recherchent les causes.
Mais si l’employeur a indéniablement un rôle à jouer, les collaborateurs ont aussi leur part de travail car ils contribuent dans un sens comme dans l’autre, positif ou négatif, à l’ambiance en général et à la culture d’entreprise en particulier. « Communiquez avec votre supérieur hiérarchique et votre équipe, évitez l’« impression management », ôtez vos masques, posez les questions qui vous préoccupent, exprimez vos objections, faites des suggestions » conclut la General Manager de Bright Plus.
* C’est ce qui ressort d’une enquête menée auprès de 1 270 Belges par la société RH Bright Plus, en collaboration avec Flourish SDT et iVox
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